Pas moins de trois projets structurants lancés dans le cadre du renforcement, la sécurisation de l'AEP et la création de périmètres d'irrigation destinés à accroître la capacité de mobilisation des eaux au profit des populations des différentes parties de la wilaya de Sidi Bel-Abbès sont sur le point d'être achevés, a déclaré à Liberté Abdelkader Latab, directeur de wilaya des ressources en eau. Il s'agit du projet centralisé de transfert de 200 m3/j d'eau, à partir de 65 forages et stations de pompage du grand captant d'eau de Chott El-Gharbi, dont les travaux ont été achevés et qui va alimenter neuf communes en eau potable, par un linéaire de réseau de 200 km reliant les communes de l'extrême sud et l'ouest de la wilaya. À cela s'ajoute un second projet décentralisé qui est en cours de réalisation, dont les travaux sont à 60%, qui sera livré d'ici juin 2019 et qui est destiné au transfert d'eau de Chott Chergui avec un apport journalier de 25 000 m3 puisés à partir de cinq forages réalisés dans la wilaya d'El-Bayadh, dont 10 000 m3 seront consacrés à l'AEP et le reste à la création de périmètres d'irrigation. "Ces eaux pompées vont aussi permettre de régler durablement le problème d'alimentation en eau potable de sept communes des daïras de Telagh et Mérine", a précisé M. Latab. Le troisième projet lancé récemment concerne le raccordement de la wilaya à la station de dessalement de l'eau de mer de Honaïne (wilaya de Tlemcen). La concrétisation de ce projet vise le transfert de 100 000 m3/j au profit de 11 communes situées entres les daïras de Benbadis et de Sidi Bel-Abbès et qui concerne 60% de la population de la wilaya. "Ce projet aura comme objectif de sécuriser l'alimentation en eau potable pour ces communes qui ne seront plus confrontées au problème de ressources en eau. Même en cas de rupture à partir du barrage de Sidi Abdelli, on aura des solutions alternatives à partir de la station de dessalement de Honaïne", a souligné notre interlocuteur. À ce propos, il a signalé que d'autres projets sont en cours de réalisation, notamment une importante station de traitement des eaux au barrage Sarno (commune de Sidi Hamadouche, daïra de Aïn El-Berd) et dont les travaux seront achevés en janvier 2019. "Une fois mise en service, cette station va également alimenter toutes les communes de cette daïra." Evoquant la baisse du niveau des eaux du lac Sidi Mohamed-Bénali, qui est alimenté à partir des crues de l'oued Mekerra au moyen d'une première dérivation de canal de 6,5 km, M. Latab a expliqué que la gestion du canal de conduite d'eau vers ce site relève de l'Agence nationale des barrages et qu'il a été quasiment abandonné depuis des années. "Le grand problème du lac est le manque d'oxygène et il y a urgence pour qu'il soit doté d'un système d'oxygénation de l'eau pour préserver la masse de poissons qu'il abrite. Donc, ce n'est pas l'alimentation en eau, dont la rupture, qui a été conjoncturelle, qui est la cause." A. BOUSMAHA