L'année dernière, les hôpitaux ont enregistré 221 cas de grippe sévère, dont 26 décès dus aux formes très graves. L'Algérie a importé 2,5 millions de doses de vaccin antigrippal pour un budget global évalué à 1,4 milliard de dinars, a indiqué, hier lors des portes ouvertes sur la vaccination, le Dr Fourar, directeur de la prévention au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. 1,3 million de doses ont été distribuées aux unités sanitaires de base et 700 000 aux corps constitués et aux pharmacies d'officine. Pour les malades chroniques et les utilisateurs du troisième âge, le vaccin antigrippal est remboursé par la Caisse nationale de Sécurité sociale. "Nous avons établi la commande en fonction des besoins exprimés par les structures sanitaires de base. La population ciblée par la vaccination comprend les malades chroniques, les enfants, les personnes âgées et les femmes enceintes, ainsi que les professionnels de la santé", a-t-il précisé. Il a reconnu que le vaccin n'assure pas une protection à 100%, mais immunise les personnes vulnérables contre les complications de la grippe saisonnière. L'année dernière, les hôpitaux ont enregistré 221 cas de grippe sévère, dont 26 décès dus aux formes très graves. L'incidence de la grippe saisonnière, en Algérie, est de 19 000 cas pour 100 000 habitants. Par extrapolation, plus de 7,6 millions d'Algériens ont été affectés, pendant la période de l'automne et de l'hiver, par l'un des sous-types circulant durant la saison 2017-2018, du virus de la grippe, notamment l'A/H1N1 et l'A/H3N2 (entre 5 et 10% des adultes et entre 20 et 30% d'enfants. Les syndromes grippaux représentent, à ce titre, 10% des motifs de consultation médicale. L'une des particularités de ce virus est sa grande capacité à muter d'année en année. Ce qui conduit le laboratoire Sanofi Pasteur, fournisseur de l'Algérie, à développer annuellement son produit en fonction des nouvelles souches apparues, a soutenu le Dr Karim Djerroud, directeur des opérations vaccins de la filiale locale. Le pays consomme-t-il la totalité de la commande réceptionnée ? "L'année dernière, il nous est resté environ 100 000 doses", a répondu le Dr Hammadi de la Direction de la prévention de la tutelle. Elle a expliqué que les autorités sanitaires gardent une réserve au cas où une structure de santé demande un quota supplémentaire sur les besoins initialement exprimés. Effectivement, la tutelle a été confrontée, l'année dernière, à une dotation supplémentaire de 40 000 doses. Le Dr Fourrar a souligné que la campagne de sensibilisation a fait son effet. "Cette année, nous n'avons pas constaté de réticence de la part de la population ciblée", a-t-il ajouté. Pour le Dr Djerroud, la large information est importante, car la vaccination est efficace durant la période d'octobre à novembre. "Le vaccin a besoin de deux à trois semaines pour protéger le corps contre le virus de la grippe. C'est un traitement préventif et non pas curatif", a-t-il conclu. S. H.