Les villes de Sidi Aïssa, Aïn El-Hjel, Sidi Hajerès et Bouti-Sayeh de la wilaya de M'sila ont toujours vécu de grandes pénuries d'eau. L'absence de sources dans les environs immédiats de ces agglomérations a compliqué la tâche des services techniques. La solution idoine était d'aller chercher cette eau à plus de 100 kilomètres à l'ouest de la région. Plus précisément à Birine, dans la wilaya de Djelfa, où un champ de captage, composé de cinq forages, produit plus de 600 litres par seconde a été mis en service en 1982. Mais cela reste toujours tributaire de l'énergie électrique qui fait fonctionner la station de pompage. L'instabilité du courant et les coupures fréquentes qui durent, parfois, plus d'une demi-journée, perturbent ainsi le remplissage des réservoirs. Le mauvais souvenir de février 2005, suite à l'avarie du générateur de Aïn Ouessera, pendant plus de seize jours, est toujours présent dans les esprits, car la région a été privée d'eau pendant plus de vingt jours. En effet, il faudra des fois plus d'une journée à cette eau pour arriver à Sidi Aïssa, sans oublier qu'elle doit être partagée entre quatre agglomérations. La distribution d'eau s'en ressent et, en période de production optimale, elle se fait à raison de deux fois par semaine. La population qui a appris à vivre au rythme des pénuries recourt au renforcement des capacités de stockage à domicile. Ainsi, comme partout ailleurs en Algérie, on assiste à la floraison de citernes et de bâches à eau pour faire face à toute éventualité. Pour cet été et selon le directeur de l'ADE de Sidi Aïssa, les choses vont s'améliorer. “Nous avons renforcé le réseau par trois nouveaux forages qui ont un débit de quarante litres par seconde, découverts du côté de Ouled Ali Ben Daoud à 30 km de Sidi Aïssa”, affirme-t-il, sans oublier de nous parler des créances détenues auprès des abonnés et qui s'élèvent à plus de 7 milliards de centimes. Cette énorme dette pénalise l'ADE locale dans son fonctionnement et la réalisation de ses objectifs. Un autre problème concerne les branchements illicites qui engendrent des fuites continuelles difficiles à résorber, surtout en milieu rural. Normalement, à la fin du mois de juillet prochain, l'eau coulera à flots dans la région et c'est le souhait le plus cher de toute la population. Slimane Aït Sidhoum