Accusés par le directeur de la santé publique de Tizi Ouzou, le Pr Abbès Ziri, de "vente concomitante" de produits pharmaceutiques, les distributeurs pharmaceutiques n'ont pas tardé à réagir pour exprimer leur consternation et qualifier ces accusations d'"inacceptables" tant, soutiennent-ils, "elles ne reposent sur aucune preuve factuelle". "Les distributeurs pharmaceutiques se déclarent consternés d'apprendre que des accusations de pratiques contraires à la réglementation ont été formulées dernièrement par le DSP de Tizi Ouzou à l'encontre de tous les grossistes répartiteurs de la wilaya", lit-on dans une déclaration de l'association des distributeurs pharmaceutiques, Adpha, dans laquelle les concernés considèrent "ces accusations, accompagnées de mises en demeure, inacceptables d'autant qu'elle ne reposent sur aucune preuve factuelle et qu'elle ne sont qu'un prétexte commode pour expliquer les perturbations persistantes qui affectent toujours depuis quelques mois la disponibilité des médicaments sur le marché national". Au DSP qui a déclaré, le 17 octobre dernier, à l'occasion des 7es journées de pharmacie, avoir mené des enquêtes qui ont abouti à relever l'existence d'un "phénomène honteux de ventes concomitantes de médicaments par des distributeurs de médicaments qui sont même à l'origine de pénuries de médicaments" et que cela l'a amené à "adresser des mises en demeure fermes et des rappels à l'ordre à ces distributeurs malintentionnés", l'Adpha oppose les conclusions des travaux de la cellule de veille sur les ruptures qui renseignent, estiment-ils, clairement, sur ces perturbations. "Ces perturbations trouvent leur source dans le déficit structurel entre une offre qui est étranglée en amont par les restrictions sur les programmes d'importation et une demande croissante de soins de qualité que les pouvoirs publics algériens continuent, par ailleurs, très légitimement d'encourager, en dépit d'une conjoncture économique globale contraignante", met en avant l'Adpha, tout en soulignant que les distributeurs, du fait même de leur position en prise directe face aux demandes des pharmaciens d'officine, sont aussi victimes des tensions générées par les ruptures qui surviennent épisodiquement sur leur marché. Tout en affirmant ne pas comprendre "le bien-fondé de ces attaques inutiles qui sont dirigées contre eux par un haut représentant de l'administration sanitaire, à un moment où les discussions menées au sein du Comité spécifiquement créé pour résoudre ce problème récurrent des ruptures de médicaments étaient en train d'aboutir et que les premières mesures retenues commençaient à porter leurs fruits", l'Adpha a tenu a déplorer la désignation des distributeur comme "boucs émissaires de disfonctionnements contre lesquels ils sont totalement démunis". "Une telle démarche sera contre-productive, tant que des améliorations nettes ne seront pas apportées sur le terrain de l'offre de médicaments mis sur le marché", conclut l'association. Samir LESLOUS