En termes plus clairs, les matières ajoutées n'ont pas été portées sur l'étiquette de l'emballage comme l'exige la réglementation. Près de la moitié des 12 marques de café moulu commercialisées en Algérie ne sont pas conformes à la réglementation en vigueur. C'est, du moins, ce que révèlent les premiers résultats d'une enquête réalisée par l'Association de protection et d'orientation des consommateurs (Apoce). Les conclusions des analyses de tous les échantillons envoyés à trois laboratoires différents ne sont pas encore connues. Toutefois, les premiers contrôles effectués par un des trois laboratoires révèlent que plus de la moitié des 12 produits transmis ne sont pas conformes à la réglementation. Les experts ont effectivement constaté un défaut d'étiquetage des composants et autres indicateurs liés au produit. En termes plus clairs, les matières ajoutées n'ont pas été portées sur l'étiquette de l'emballage comme l'exige la réglementation. Pourtant, les dispositions du décret exécutif n°17-99 du 26 février 2017 fixant les caractéristiques du café ainsi que les conditions et les modalités de sa mise à la consommation sont claires. L'article 19 de ce texte stipule, en effet, que la dénomination "café torréfié au sucre" "est réservée au café auquel il a été ajouté du sucre, du caramel ou de l'amidon au cours du processus de torréfaction ou pour l'enrobage des grains de café au cours de la torréfaction avec ces produits". Cet ajout doit être impérativement précisé aux consommateurs, tel que le souligne l'article 21 du décret exécutif : "Les ingrédients du mélange d'extraits doivent être indiqués par ordre décroissant." Il est également permis "l'enrobage du café au cours de la torréfaction avec une matière inoffensive, non hygroscopique, à condition que la dénomination du café soit suivie d'une mention faisant connaître cet enrobage au consommateur, ainsi que la nature et la proportion de la matière étrangère au café constituant ledit enrobage", indique le même article. La dénomination de vente "café torréfié au sucre", "café moulu torréfié au sucre", doit être complétée, tel que l'exige l'article 26 du décret, "par l'indication du taux de type de sucre ajouté avec le même caractère et la même taille d'écriture, de manière visible, lisible et indélébile, et doivent figurer dans le même champ visuel principal de l'emballage du produit". La quantité des matières ajoutées est, cependant, arrêtée par ce texte. "La proportion de sucre, de caramel ou de l'amidon ajouté ne doit pas dépasser 3%", est-il mentionné dans l'article 19. Or, l'un des trois laboratoires sollicités par l'Apoce a démontré que le taux limite de 3% recommandé a été largement dépassé dans le café analysé. Ce qui rend, de ce fait, le café transformé nocif à cause de la saturation en sucre. Celui-ci, une fois brûlé à plus de 120°C, produit une molécule dangereuse. Il s'agit de l'acrylamide qui a un effet néfaste sur le système nerveux chez l'homme et provoquerait même le cancer du sein. En attendant les résultats qu'établiront, dès la semaine prochaine, les deux autres laboratoires de précédentes enquêtes ont prouvé que plus de 80% du café disponible sur le marché contiendrait 20 à 30% de sucre ajouté en additif. Le problème est que ces cafés sont les plus consommés eu égard à leurs prix relativement accessibles. Les Algériens restent les plus grands consommateurs de ce produit en Afrique et dans le monde arabe. La consommation nationale avoisine les 3 kg de café par an et par personne. B. K.