Suite à une enquête menée auprès de l'Organisation algérienne de protection et d'orientation des consommateurs et son environnement (Apoce), il ressort que cinq marques, seulement, de café moulu commercialisées en Algérie répondent aux normes. La qualité de ce produit, donc, laisse à désirer. En effet sur les 12 marques de café moulu commercialisées, il est relevé que sept marques du même produit ne sont pas conformes à la réglementation en vigueur. C'est ce qu'a déclaré le président de l'Apoce, Mustapha Zebdi, lors d'une conférence de presse organisée, hier, à Alger. En termes de pourcentage, «84% des marques de café moulu, commercialisées non conformes, sont en surdosage nocif» a fait savoir M. Zebdi. Les Algériens, qui sont les premiers consommateurs de café à l'échelle africain, ignorent les matières ajoutées et autres indicateurs liés au produit. Selon les conclusions des analyses faites par l'Apoce, la proportion de sucre, de caramel ou de l'amidon ajoutés, dépasse 3%, alors que la réglementation, mentionne que cette même proportion ne doit pas dépasser les 3%». «Or, il est établi que certaines marques dépassent les 14%», ajoute la même source. Le président de l'Apoce lance un appel à ces détenteurs des marques non conformes (et dont l'Association de M. Zebdi ne veut pas révéler les noms pour l'instant), à revenir sur le droit chemin et se conformer à la réglementation établie. L'Apoce donne, par conséquent, une seconde chance à ces marques pour se racheter, leur octroyant un délai de trois mois, au-delà duquel elle promet de révéler l'identité de leurs détenteurs. Pour plus de détails, le taux limite de 3% recommandé a été largement dépassé dans certaines marques analysées. Ce qui rend, de ce fait, le café transformé nocif à cause de la saturation en sucre. Celui-ci, une fois brûlé à plus de 120°C, produit une molécule dangereuse. Il s'agit de l'acrylamide qui a un effet néfaste sur le système nerveux chez l'homme et provoquerait même le cancer du sein. Comment peuvent-ils commercialiser un produit cancérigène? Il faut sévir contre tout dépassement de ce genre. Les lois, existent, mais l'application demeure presque inexistante. Pourtant, les dispositions du décret exécutif n°17-99 du 26 février 2017 fixant les caractéristiques du café ainsi que les conditions et les modalités de sa mise à la consommation sont claires. L'article 19 de ce texte stipule, en effet, que la dénomination «café torréfié au sucre» «est réservée au café auquel il a été ajouté du sucre, du caramel ou de l'amidon au cours du processus de torréfaction ou pour l'enrobage des grains de café au cours de la torréfaction avec ces produits». Cet ajout doit être impérativement précisé aux consommateurs, tel que le souligne l'article 21 du décret exécutif : «Les ingrédients du mélange d'extraits doivent être indiqués par ordre décroissant.»