Une vision à la petite semaine a prévalu, ces dernières années, dans l'éolien. Et un gâchis s'en est suivi. La preuve, trois éoliennes de 25 kW, un don de l'Etat italien, mis en place en 2011 au parc Dounia, site des Grands-Vents, à l'ouest d'Alger, n'ont jamais fonctionné et elles ne fonctionneront probablement jamais. Et pour cause, le parc Dounia n'a pas pu obtenir d'autorisation auprès des autorités compétentes pour relier les trois éoliennes au réseau électrique, nous a confié une source en marge des travaux de la conférence internationale sur l'énergie éolienne organisée hier à Alger. Notre source ajoute que les trois éoliennes connaissent une panne depuis quelque temps. Et qu'il a fallu batailler pour que le Centre de recherche dans le domaine des énergies renouvelables (Cder) puisse dépêcher des spécialistes pour les faire réparer. Ces techniciens y travaillent, a-t-elle précisé. La situation est également préoccupante à la ferme éolienne d'Adrar. Cette ferme-pilote de l'énergie éolienne de 12 turbines, d'une puissance de 10.2 mégawatts, dont la mise en service a eu lieu en juillet 2014, fonctionne, certes, mais au ralenti. Le site connaît beaucoup de temps d'arrêt, à cause, entre autres, de vents de sable, fait observer notre source. Pourtant, Adrar a un grand taux d'ensoleillement dépassant les 3 000 heures/an, et de forts courants aériens. La région allait devenir un grand site dédié à l'éolien. Il n'en est rien pour le moment. Du moins pour le moment. L'éolien ne gagne pas ainsi en importance et en maturité dans le mix-énergétique dominé en théorie par le solaire. Les perspectives de développement et de l'exploitation de l'énergie éolienne en Algérie font l'objet de débats depuis plusieurs années. Le programme du renouvelable prévoit, entre autres, plus de 70 projets dans différents types d'énergies, dont la réalisation, sur 420 hectares, à travers différentes régions du pays, de sept stations éoliennes d'une capacité de production électrique de plus de 200 mégawatts. Miloud Benmedjahed, chercheur au Cder, a expliqué, à l'occasion de cette conférence internationale, la manière d'évaluer l'énergie éolienne, selon la vitesse moyenne du vent. L'approche qu'il a adoptée semble avoir conduit à des résultats remarquables. L'expert souligne que l'étude du potentiel en vent est importante en ce sens qu'elle permet de situer les sites où l'on pourrait installer des fermes éoliennes ou juste de petites turbines. Selon des experts présents à la conférence d'hier, la carte des vents a été établie. Mais, ajoute-t-on, les données disponibles à l'Office national de météorologie (ONM) présentent des insuffisances et les points de mesure sont situés au voisinage des ports et aéroports qui sont inadéquats pour la caractérisation du gisement éolien. Youcef Salami