La librairie Media Book de l'Enag (Entreprise nationale des arts graphiques) a abrité dimanche après-midi une table ronde autour de “L'enfant et la lecture”. Rencontre qui a vu la participation de quatre intervenants dans le domaine du livre pour enfants et de l'éducation. Lynda Medjoubi, responsable de l'espace “Kan ya Makan” (il était une fois) au palais de la culture Moufdi-Zakariah, a présenté une fiche technique de cette bibliothèque — unique en son genre en Algérie — pas trop connue malheureusement. “Kan ya makan”, expérience-pilote depuis déjà huit ans, entre autres activités, reçoit des visites d'écoliers régulièrement, se déplace vers les écoles fréquemment comme il lui arrive d'organiser des ateliers d'écriture, indique en substance l'oratrice. Djamel-Eddine Sadouni, inspecteur de l'éducation dans l'enseignement primaire, membre de la commission de réforme des programmes scolaires, prend ensuite le relais pour un long exposé pointu sur le processus de la découverte de la lecture chez l'enfant qui bifurque sur une supplique à l'adresse de Mahieddine Amimour, ancien ministre de la Communication et de la Culture, présent dans la salle : “Pourquoi ne pas prendre des enseignants de niveau bac + 4 ? C'est important, c'est la base.” “Non coupable !", réplique l'ancien ministre, un rictus aux lèvres, les mains en l'air. “Oui, mais vous êtes proche des sphères du pouvoir. Si vous pouvez tranmettre…” , lance encore l'inspecteur avant de retourner à la table de conférence, sous les commentaires amusés de l'assistance. Vient ensuite le tour de Nabila Metni, éditrice, auteur et spécialiste en psychopédagogie, qui a fait part de sa conception du livre jeunesse et son expérience sur le terrain avec les enfants, notamment à Zemmouri après le séisme du 21 mai 2001 et à la fête du livre à Bab El-Oued, récemment. Sa maison d'édition arrive à sortir des livres de bonne qualité grâce au fonds du ministère de la Culture dont elle bénéficie, indique-t-elle. Ahmed Tessa, pédagogue, estime tout d'abord que “le livre c'est comme le médicament, il doit être soutenu à fonds perdu”. “Un Etat qui fait une expérience pilote pendant huit ans n'est pas un Etat”, s'emporte-t-il ensuite, revenant sur l'expérience de l'espace “Kan ya ma kan” du palais de la Culture. Zoubida Djenas, directrice du livre au ministère de la Culture et conseillère de la ministre de la Culture présente parmi le public, prend tout naturellement la parole pour défendre enfin les couleurs de son département. En sus du lancement d'un appel pour la création de collections pour enfants, elle annonce de “très, très grands projets” pour le ministère de la Culture : “couvrir toutes les communes d'Algérie en bibliothèques et former des bibliothécaires”. Djamel Belayachi