RESUME : Nawel sort avec son mari. Elle lui parle des craintes de sa mère. Hamid se fâche. Il n'accepte pas de rester et de refaire sa vie, loin des siens. Il garde espoir malgré tout et ne tolère pas que sa belle-mère veuille se mêler de leur vie. Nawel a de la peine, craignant qu'il prenne sa mère en grippe… Maman, je t'en prie, comprends-moi. Il n'est pas question du mariage d'une autre mais du mien. Je voudrais que tu ne me fermes pas la porte, dit Nawel. Que tu ne sois pas aussi inflexible. - Je ne supporterais pas de te voir malheureuse, répond Keltoum. C'est pourquoi je tiens à ce que tu ne repartes là-bas que pour récupérer tes affaires. Je veux t'éviter de souffrir. - Mais Hamid ne veut pas. Il tient à son travail, à tout ce qu'il a, soupire Nawel. Il ne veut pas se retrouver au chômage. Il refuse de dépendre de qui que ce soit. - Je t'aurais prévenu, l'avertit sa mère une dernière fois Nawel l'embrasse une dernière fois. Elle feint de ne pas avoir entendu. Elle l'a entendue tant de fois que, maintenant, rien que d'y penser, elle a mal au crâne. Elle ne veut plus rien entendre de ces avertissements et de ces sombres présages. À chaque jour sa peine. Elle ne veut pas penser à demain. - Au revoir maman, prends bien soin de toi ! Hamid l'embrasse à son tour, sans même lui dire un mot chaleureux. Ils partent. Nawel a du mal à retenir ses larmes. Depuis qu'elle lui a rapporté les conditions de sa mère, elle le sent distant. Avec elle, avec sa famille. Elle regrette presque d'avoir mis sa mère au courant. Elle ne lui aurait pas demandé de rester. Nawel ne serait pas sur le chemin du retour, avec la sensation que c'était la dernière fois qu'elle voyait sa famille. Si par malheur, à l'avenir, elle rencontre des problèmes avec sa belle-famille, elle n'aura nulle part où aller. Sa mère ne plaisante jamais. La porte lui sera définitivement fermée. C'est pourquoi elle pleure Elle prie en son for intérieur pour que le temps lui donne raison. Elle ne veut pas être coupée de sa famille. Elle ne voudrait pas donner raison à sa mère. Cependant, quand elle arrive chez elle à Maghnia, elle est surprise de trouver la porte de la chambre ouverte. Sa belle-famille est au salon et seule la grand-mère de Hamid s'est levée pour les accueillir. Elle a même demandé des nouvelles de sa famille. Nawel a répondu brièvement, pressée de rentrer dans sa chambre. Elle profite de l'instant où Hamid est resté au salon pour jeter un coup d'œil à sa garde-robes, puis à son coffret à bijoux. Il est là où elle l'a dissimulé, derrière une pile de serviettes. Rassurée, elle prend le temps de se détendre. À la demande de son mari, c'est elle qui prépare le dîner. Taklit lui tient compagnie à la cuisine. Le dîner se passe tranquillement. Nawel ne mange presque pas. L'émotion a noué son estomac. Elle pense à sa mère, à sa famille. Elle lui manque déjà. Nawel regrette d'avoir fait couper le téléphone. Elle aurait pu l'appeler pour la rassurer qu'elle était bien arrivée et que tout se passe bien. Elle n'attend pas la fin du dîner, pour aller se coucher. Elle est fatiguée. Hamid la rejoint. Elle ne s'est pas encore mise au lit. Elle prépare les vêtements qu'elle portera le matin. Elle tient à ne pas être en retard à son travail. - Tu veux que je te prépare une chemise et un pantalon propres ? - Non. Je voulais te parler de maman, lui dit-il. Elle est souffrante - Je ne l'avais pas remarqué, répond-elle. - Je voudrais que tu prennes un congé pour t'occuper de la maison et de ma famille, ajoute-t-il. Tu pourrais faire ça pour moi, n'est- ce pas ? Nawel sent le sol se dérober sous ses pieds. Elle ne répond pas car elle en doute fort… (À suivre) A. K. [email protected]