La Première ministre britannique, Theresa May, traverse une nouvelle tempête politique à Londres, où elle fait face à une fronde dans son camp au gouvernement et au Parlement. Au moins 23 députés ont envoyé des lettres au "1922 Comittee (Groupe parlementaire des Conservateurs)" pour lui exprimer leur retrait de confiance à la Première ministre britannique Theresa May, en signe de protestation contre son plan de sortie de l'Union européenne (Brexit), a rapporté hier le quotidien londonien The Guardian. Mais il faut au moins 48 députés, soit 15% du groupe conservateur à la Chambre des Communes, pour pouvoir organiser un vote de défiance, et il faudrait ensuite qu'une majorité de députés conservateurs votent contre Theresa May. Après le revers subi jeudi, avec la démission de quatre membres du son équipe, dont le ministre chargé du Brexit, Dominic Raab, elle a reçu hier des soutiens de taille, dont ceux du ministre de l'Environnement, Michael Gove, figure de proue de la campagne pro-Brexit, et du ministre du Commerce international, Liam Fox. Mais cela ne la sauvera pas si ses opposants au sein du Parlement arrivent à convaincre un maximum de députés pour organiser un vote de confiance. Pour rappel, certains députés lui ont demandé de démissionner, lors de la présentation de son plan de sortie de l'UE qui a duré plus de trois heures. Trois heures durant lesquelles elle avait défendu son plan de 600 pages et exclu la tenue d'un deuxième référendum sur le Brexit. Hier après-midi, des sources ont affirmé que Michael Gove et d'autres ministres ont demandé à Theresa May de retourner à Bruxelles pour renégocier un autre plan de sortie de l'Union européenne, a rapporté la presse britannique. Du côté de Bruxelles, le quotidien économique britannique Financial Times rapporte que le négociateur en chef de l'UE pour le Brexit a adopté une ligne dure hier, lors de sa réunion avec les ambassadeurs de l'Union européenne. "M. Barnier a rejeté la demande du Royaume-Uni de maintenir l'accès au système de sécurité interne de l'UE, y compris sa base de données de reconnaissance du nom des passagers, Europol et Eurojust", a indiqué le Financial Times, ajoutant que le diplomate français a affirmé qu'"aucun pays en dehors de la zone de libre circulation Schengen ne jouissait d'un tel niveau d'accès", en référence au Royaume-Uni. Autrement dit, la tâche de Theresa May risque de se compliquer avec l'UE, ce qui pourrait réduire ses chances de convaincre ses opposants à Londres et de voir ses soutiens la lâcher, alors que l'on évoque de plus en plus un Brexit sans accord. Et si cela est le cas, des milliers d'emplois sont directement menacés dans le Royaume-Uni, où les grands groupes se préparent à une telle éventualité. Ainsi, tout en soutenant le plan de May, ils se préparent parallèlement aux pires scénarios, ont rapporté les médias britanniques. Lyès Menacer