Le leader du FFS vient de s'exprimer sur le monde du travail et les luttes menées par les syndicats autonomes. “Le monde du travail est au cœur de l'organisation sociale (…). Les libertés syndicales sont au carrefour de toutes les libertés démocratiques, libertés d'information, d'organisation, de participation”, a écrit Hocine Aït Ahmed, dans une déclaration parvenue, hier, à la rédaction. Pour le chef du parti, la société algérienne se trouve confrontée à la vision officielle acquise aux “seuls rapports de force brutale” intérieurement et “à des positions de pur prestige” extérieurement. Selon lui, l'organisation internationale est censée savoir qu'elle accueille le premier responsable d'un pays, où la grève de la faim est “souvent le dernier recours des travailleurs”, les “syndicats autonomes sont réprimés et non reconnus”, et la Centrale syndicale de l'UGTA devenue “l'appendice bureaucratique d'un régime brutalement antipopulaire”. “Tous les combats qui ont été menés ces dernières années par des syndicalistes courageux (…), ont été portés par des syndicats autonomes que le pouvoir refuse de légaliser”, a-t-il souligné. Hocine Aït Ahmed n'a pas omis de relever dans sa déclaration le “harcèlement judiciaire” qu'endurent les syndicalistes et les menaces de licenciement qui pèsent sur les travailleurs “à chacune de leur mobilisation”. Le numéro un du FFS a estimé que le pouvoir, “grisé par l'appui de l'administration américaine”, déploie sa vision “sécuritaire” à la contestation sociale, faisant ainsi le lit de “tous les extrémismes”. “Quand la mauvaise gouvernance est à ce point conjuguée à l'injustice, au mépris et à la brutalité, c'est le pouvoir qui met la violence au cœur des rapports sociaux”, a-t-il accusé. Aït Ahmed a, en outre, noté que l'encadrement de la société par des “structures autonomes et représentatives” est seul capable de donner “un caractère organisé et pacifique à la contestation sociale”. D'où son appel à la reconnaissance officielle des syndicats, l'arrêt des “intimidations” des salariés, la cessation “immédiate” du harcèlement judiciaire et administratif des syndicalistes et l'ouverture du dialogue avec les partenaires sociaux sur les questions sectorielles, ainsi que celle d'un débat national sur le monde du travail. “Il s'agit des préalables indispensables à l'établissement d'un climat de confiance entre travailleurs et administration”, a précisé le leader du FFS. H. Ameyar