Lors d'une séance plénière du Conseil de la nation, jeudi dernier, consacrée aux questions orales, le ministre du Commerce, Saïd Djellab, a annoncé qu'il travaille à instaurer les mécanismes de la grande distribution de produits de consommation courante. Il a cependant précisé que les produits subventionnés ne sont pas concernés par cette mesure, étant disponibles à des prix "maîtrisés". Djellab ne décrit toutefois pas ce à quoi pourrait ressembler son nouveau plan. Il s'agit de la énième tentative de mettre en place un système de régulation du commerce des produits de base. Le nouveau cadre dessiné par le ministère du Commerce ne peut-être qu'un palliatif aux difficultés nées d'un approvisionnement anarchique des circuits de distribution qu'il faut évidemment résoudre par la mise en place d'un véritable système qui soit plus efficace que le mécanisme en place aujourd'hui. Le ministère réagit en fait de manière asymétrique à une envolée des prix de produits de large consommation. Dans une déclaration, jeudi 15 novembre, à nos confrères de l'APS, le directeur général de la régulation et de l'organisation des activités au ministère du Commerce, Saïd Bekaï, a indiqué, lui, que, comparativement au mois de septembre, le prix de la pomme de terre, par exemple, a connu une hausse de plus de… 80%, en raison de la période de soudure dans les différentes wilayas, à l'exception de Mostaganem qui entamera la récolte dans les prochains jours. Bekaï a mis en avant que la filière pomme de terre était régulée grâce au système de régulation des produits agricoles (Syrpalac), adopté depuis 2008, et qui consiste en le stockage des produits durant la saison de récolte dans l'objectif de protéger les superficies cultivées, le produit national et l'agriculteur en cas de surproduction. Dans ce cadre, 100 000 tonnes de pomme de terre ayant été stockées lors de la précédente saison seront acheminées aux marchés par les services des ministères du Commerce et de l'Agriculture, conformément à un programme permettant à chaque agriculteur d'accéder au marché au moment opportun. Des cellules mises en place à cet effet, en sus des brigades de contrôle, assureront le suivi de cette opération au niveau de chaque wilaya. Il a, par ailleurs, indiqué que la hausse du prix du poulet était due au nombre d'intermédiaires et à la mauvaise organisation du métier en général, mettant en exergue que cette situation connaîtra une amélioration palpable, une fois qu'aura été mis en place le Conseil national interprofessionnel de la filière avicole (Cnifa). Youcef Salami