Pour la première fois, les dirigeants des 21 pays de la Coopération économique Asie-Pacifique (Apec) ne sont pas parvenus à un consensus sur une déclaration écrite commune, en raison du fossé qui sépare les deux premières économies au monde (Chine et Etats-Unis) sur les règles du commerce international notamment. "Vous savez qui sont les deux grands géants dans la pièce ?", a déclaré aux journalistes, en signe d'impuissance, le Premier ministre papouasien Peter O'Neill alors que Pékin et Washington sont enferrés dans un conflit commercial potentiellement dévastateur pour l'économie mondiale. Son homologue canadien, Justin Trudeau a observé que "quelques pays étaient en désaccord sur certaines approches au niveau du commerce, dont les Etats-Unis et la Chine entre autres". Selon certaines sources, les Etats-Unis avaient poussé les autres nations en amont du sommet à accepter une déclaration qui se serait apparentée à une dénonciation de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et à un appel à la réforme profonde de cette organisation multilatérale. M. O'Neill a nié que l'absence de déclaration commune puisse être gênante pour l'Apec ou pour son pays qui organisait pour la première fois un tel raout. Les divergences de Port Moresby n'augurent cependant rien de bon pour le prochain sommet du G20 à la fin du mois en Argentine où le président chinois Xi Jinping fera face cette fois au président américain Donald Trump. Avant même le début du sommet Mike Pence, le vice-président américain, s'était attaqué à la Chine en appelant les pays de la zone à se ranger derrière les Etats-Unis dans leur guerre commerciale contre Pékin. "Nous ne noyons pas nos partenaires dans une mer de dettes", a-t-il accusé indirectement Pékin à la tribune d'un forum de chefs d'entreprise. "Nous ne contraignons pas, nous ne corrompons pas, nous ne compromettons pas votre indépendance." M. Xi avait défendu le titanesque programme d'investissements eurasiatiques dit des "Routes de la soie", en expliquant qu' "il ne s'agissait pas d'un piège comme l'ont présenté certains". R. I./Agences