Un rassemblement de solidarité est prévu, à l'occasion de ce procès, devant le tribunal de Sidi M'hamed, à l'initiative de confrères et de militants des droits de l'Homme. Quarante-huit heures après son audition par le juge d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed, le journaliste Adlane Mellah est convoqué à la barre aujourd'hui. Egalement auditionnés, le même jour, par le même juge d'instruction, le comédien Kamel Bouakkaz, l'ancien footballeur, Fodil Dob et le frère d'Amir DZ, Houari Boukhors, seront jugés dimanche prochain. La programmation de ces procès serait-elle hâtée du fait que ces affaires seraient devenues encombrantes et pour la justice et pour le pouvoir politique, au vu notamment de l'actuel contexte politique pour le moins tendu ? Visiblement c'est le cas, en ce sens que même les avocats des prévenus se disent "étonnés" de voir ces procès distincts convoqués aussitôt leurs mandants entendus par le juge d'instruction, alors que la demande de leur remise en liberté provisoire a été rejetée une semaine auparavant. "C'est même une première" dans les annales de la justice pour ce genre de procès à connotation plutôt politique, commente Me Salim Debbah, avocat de Kamel Bouakkaz. Me Debbah se dit, en effet, "optimiste" et "serein" à la veille de ces deux procès au cours desquels il plaidera, en solo, la cause du comédien Bouakkaz, et en tant que membre du collectif d'avocats constitués pour défendre les quatre co-détenus. Arrêté le 22 octobre dernier, puis placé sous mandat de dépôt après 48 heures de garde à vue, le journaliste Adlane Mellah, est officiellement accusé de "diffamation, menace et atteinte à la vie privée". Il est poursuivi pour trois plaintes déposées contre lui respectivement par le directeur d'Ennahar, Anis Rahmani, le wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, et l'entreprise privée spécialisée dans l'électroménager, Condor. Mais, officieusement, il payerait surtout pour l'affichage de sa position politique "anti-cinquième mandat". "Il en a fait part à l'entrée même du tribunal de Sidi M'hamed, le jour de sa présentation devant le procureur de la République", estime, à propos, Saïd Boudour, journaliste et militant des droits de l'Homme. Adlane Mellah a entamé, le jeudi 15 octobre, une grève de la faim à la prison d'El-Harrach. Il a recouru à cette action extrême après que sa femme a fait une fausse couche, alors que la demande introduite par ses avocats pour sa remise en liberté provisoire a été rejetée, le 17 novembre, par la chambre d'accusation de la cour d'Alger. Un rassemblement de solidarité auquel prendront part des confrères et des militants des droits de l'Homme est prévu à l'occasion de son procès, aujourd'hui, devant le tribunal de Sidi M'hamed. Arrêté également le même jour (22 octobre, ndlr), Kamel Bouakkaz, Fodil Dob et Houari Boukhors, eux, sont poursuivis pour "chantage et extorsion de fonds". À en croire la défense qui dénonce des "dossiers vides", les trois prévenus devraient également être libérés à l'issue de leur procès. Un rassemblement de soutien aux trois détenus est, par ailleurs, prévu pour le samedi 24 novembre, soit la veille de leur procès, devant le siège du Théâtre national algérien (TNA), place square Port-Saïd, à Alger. Farid Abdeladim