La demande de remise en liberté provisoire du journaliste Adlane Mellah, du comédien Kamel Bouakkaz, de l'ancien footballeur Fodil Dob et de Houari Boukhors, frère du cybermilitant Amir Boukhors, connu pour sa célèbre page Facebook "Amir.DZ", a été rejetée, hier, par la chambre d'accusation de la cour d'Alger. Un rejet jugé décevant par la défense des 4 prévenus qui ont fait appel, le 28 octobre dernier, soit au lendemain de la mise sous mandat de dépôt de leurs mandants, le 25 du même mois, par le juge d'instruction du tribunal de Sidi M'hamed (ex-Abane-Ramdane). "Je suis déçu pour le rejet de notre demande de mise en liberté provisoire des quatre détenus, car ils sont poursuivis pour des faits qui ne sont guère graves et ils présentent des garanties suffisantes de ne pas fuir la justice", a regretté l'avocat du comédien Kamel Bouakakaz, Me Salim Debih, pour qui la détention de ces accusés "est contraire" à l'article 123 du code de procédure pénale. Cette disposition stipule que la détention préventive est une "mesure exceptionnelle" et qu'elle n'est, donc, ordonnée ou maintenue que "si les obligations du contrôle judiciaire sont insuffisantes" et notamment "lorsque l'inculpé ne possède pas de domicile fixe, ou ne présente pas de garanties suffisantes de représentation devant la justice, ou que les faits sont extrêmement graves". Ce qui reste, estime l'avocat, loin d'être le cas de son mandant, ainsi que de ses trois codétenus à la prison d'El-Harrach. Il explique qu'outre sa notoriété d'artiste, M. Bouakkaz possède bel et bien un domicile fixe et une famille, et que les faits qui lui sont reprochés sont loin d'être graves. Même son de cloche chez le collectif de défense des trois autres inculpés, en l'occurrence Fodil Dob, Adlane Mellah et Houari Boukhors, frère du cybermilitant Amir Boukhors, constitué d'une vingtaine d'avocats dont Me Mustapha Bouchachi qui partage le même sentiment de désarroi. Contacté par téléphone, Hocine Bouakkaz, jeune frère du comédien Kamel, est, quant à lui, dépité tant est que, estime-t-il, le dossier de son frère serait "totalement vide" et qu'il serait victime d'un "acharnement fortuit". "Je lui ai rendu visite à la prison, samedi dernier, et il a fondu en larmes en me voyant. Il m'a juré n'avoir commis aucun méfait pour mériter la prison", raconte Hocine, pour qui il s'agirait d'"une affaire montée de toutes pièces" par, notamment, "le P/APC d'Alger-Centre et surtout le directeur d'Ennahar TV qui a témoigné sur la supposée complicité du comédien avec le cybermilitant Amir DZ". Le frère de Bouakkaz dénonce le traitement subi par son frère et les trois autres prévenus, filmés lors de leur conduite au tribunal puis en prison, et la diffusion en boucle des images par Ennahar TV. Une pratique considérée, par les avocats, comme une atteinte au droit de présomption d'innocence et à la dignité humaine. Farid Abdeladim