Le chanteur kabyle Halli Ali est décédé, avant-hier jeudi, à l'âge de 65 ans, dans un hôpital parisien suite à une longue maladie. Artiste connu pour sa chanson immortelle, Yadjayid jedi avernous, (mon grand-père m'a légué son burnous) soit un hymne au burnous, cet habit traditionnel kabyle, cet artiste révolutionna la chanson kabyle avec beaucoup d'autres chanteurs de sa génération. Dans les années 1970, nombreux étaient ceux qui disaient que cette chanson renvoyait surtout à la langue amazighe à laquelle l'artiste faisait allusion, d'autant plus qu'à l'époque, elle était opprimée par le pouvoir et menacée de disparition. En août dernier, un grand hommage lui a été rendu dans son village par l'association culturelle "Tiregwa" avec la participation de nombreux chanteurs de sa génération à l'exemple de Taleb Tahar lui encore malade et alité ces derniers jours, au CHU Nedir-Mohamed de Tizi Ouzou. Même se sentant très malade, le regretté Halli Ali espérait toujours revenir sur la scène artistique. Natif des Ath-Voughardhen, dans la commune d'Assi-Youcef, où il est né en 1952, Halli Ali a exercé la fonction d'enseignant dans son village natal avant d'opter définitivement pour la poésie et la chanson. Bien qu'il souhaitait vivre loin des feux de la rampe, plusieurs hommages lui ont été rendus de son vivant en Algérie et en France, aussi bien par les associations et les comités de village de sa région que de la direction de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou et de nombreux artistes. À chaque occasion, l'évènement attirait une panoplie de chanteurs kabyles, Aït Menguellet, Ouazib, Yahiatene, Yasmina et Atmani, mais aussi un grand nombre d'amis et de fans qu'il comptait par milliers, et ce, en signe de reconnaissance et de respect à la grandeur de l'homme et de sa modestie. Par ailleurs, Dda Ali, comme on l'appelait respectueusement, avait le verbe et la rime faciles bien qu'il n'ait chanté lui-même que peu de chansons, mais ils sont nombreux les autres chanteurs qui ont interprété ses textes dont il ne revendiquait jamais la paternité. Son enterrement aura lieu dans son village natal en ce début de semaine, même si on ne connaît pas encore la date d'arrivée de sa dépouille mortelle. Synthèse O. Ghiles/R. Achour