Organisé par le comité de village et l'association Chahid-Yakoubi-Ferhat, un festival a été dédié à ce patrimoine ancestral menacé de disparition. Sous le thème "Le burnous, culture et patrimoine", le village de Houra, dans la commune de Bouzeguène (60 km à l'est de Tizi Ouzou), abrite, depuis vendredi dernier, pour une durée de trois jours, le premier festival dédié au burnous, ce patrimoine ancestral menacé de disparition. Coorganisé par le comité de village et l'association Chahid-Yakoubi-Ferhat du village Houra, le coup de starter de cette première édition a été donné, vendredi dernier, en présence de nombreux invités dont des élus à l'APW de Tizi Ouzou, des élus de la commune de Bouzeguène et de nombreux artisans venus de divers horizons. Tôt le matin, la grande place du village jouxtant le siège de l'association, est devenu l'épicentre d'une attraction pittoresque. A tout seigneur tout honneur, le burnous blanc réoccupe le devant de la scène. En dépit de la chaleur relative qui caractérisait la journée, la plupart des hommes ont rouvert leurs armoires pour ressortir leur burnous et le remettre fièrement sur les épaules. Sous des airs musicaux diffusés par de puissantes enceintes acoustiques, les groupes de danse, constitués de jeunes hommes vêtus de burnous et des jeunes filles en robes kabyles, envahissent la place sous un tonnerre d'applaudissements. A 11h, le chef de la daïra de Bouzeguène et le P/APW ont conjointement coupé le ruban tricolore, signant officiellement l'ouverture du 1er festival du burnous. L'immense procession a pris la direction de la place du village où a été dressée une scène richement ornée de fanions aux couleurs nationales. Après une minute de silence à la mémoire des martyrs de la guerre de Libération nationale, une chorale, composée d'une vingtaine de filles vêtues de robes kabyles et entourées de quelques garçons portant des burnous, a déclamé l'inoubliable chanson Yedjayid jedi avernous, dont l'auteur, Ali Halli, invité d'honneur, était présent pour ce festival. Outre les interventions des élus de la commune et du P/APW, qui ont salué cette initiative de redorer le blason du burnous, le public a apprécié les interventions de Halli, de Boura Djouhar et de Saïd Fréha de la Chaîne II et Mohand Saïd Akli, fils du colonel Mohand Oulhadj, qui a parlé de l'importance du burnous qui, lors de la guerre d'Algérie, protégeait les moudjahidine du froid. Mais le clou de la cérémonie a été l'intervention d'un ex-président de l'APC de Bouzeguène, originaire du village de Houra, qui a exploité son intervention sur le burnous, pour interpeller l'hydraulique et l'ADE de Tizi Ouzou, présents sur place, pour leur dire que la population de Bouzeguène a très soif. Ce à quoi les deux responsables ont tout simplement répondu : "On vous a compris !" Les hôtes du village de Houra ont été ensuite invités à une visite guidée à travers les stands d'expositions, entre autres une maison traditionnelle, des ateliers de tissage du burnous, richement animés par les tisseuses comme Younsi Noura, Adjoudj Fazia et autres... Dans l'après-midi, le public a assisté à la démonstration d'un mariage traditionnel avec transport de la mariée à dos de mulet. Le programme s'est poursuivi avec des conférences des récitals de poésie, des concours de sculptures, de dessins et de poteries. C. N. O. Nom Adresse email