Trois protocoles d'accord seront signés à l'occasion de cette visite. Ils ont trait, notamment à la préparation de l'Année du Désert et de la desertification qui sera celébrée en 2006. La visite de M. Altero Matteoli, ministre italien de l'Environnement et de la Tutelle du territoire, qui coïncide avec la 38e Foire internationale d'Alger ouverte depuis le 1er juin dernier, ne fait que conforter la coopération algéro-italienne qui existe déjà dans le domaine de l'environnement depuis 2002. Ce partenariat sera intensifié à travers trois protocoles d'accord qui seront signés aujourd'hui entre ces deux institutions avec, inéluctablement, une aide financière à l'appui. Il s'agit d'un deuxième protocole interministériel, d'une collaboration dans le cadre de l'Année du désert et de la désertification (2006) et du jumelage entre le parc du mont Chenoua et celui de l'archipel de Toscane. L'Algérie a déjà bénéficié de 7 millions d'euros auxquels elle a apporté une participation de 2 à 3 millions d'euros supplémentaires pour la réalisation de projets d'envergure dont Dounya Park. Un projet qui consiste en la réalisation d'un parc d'une superficie d'environ 240 ha dans la ville d'Alger qui en a d'ailleurs grand besoin. Les algérois l'ont désigné de fait puisqu'ils ont choisi de le fréquenter et d'y emmener leurs enfants sans même imaginer qu'un jour cet espace leur sera consacré entièrement et dans les meilleures conditions. Ses concepteurs y voient là l'endroit propice pour joindre l'utile à l'agréable. Une fusion entre l'acquisition de connaissances et l'amusement. Le parc sera divisé entre deux rives symboles, l'une italienne et l'autre algérienne reliées par une passerelle piétonne (enjambant l'autoroute) où seront exposés des objets artisanaux des deux pays. Il y aura aussi un jardin style Renaissance italienne de 1 500 m2 (sur le même axe que la passerelle et devant le bâtiment des énergies renouvelables) en plus de deux zones thématiques. “Les enfants restent la cible première de ce projet qui se veut un lieu de connaissance et de détente destiné à un large public”, soutiennent les responsables de l'Unité d'exécution de projet (UEP) qui chapeaute les travaux en cours. Ces derniers parlent d'un centre de production d'énergies renouvelables (solaire et éolienne) doté de 1 250 m2 de panneaux photovoltaïques pour faire connaître les techniques de production d'énergie propre et renouvelable. Il est question aussi de la reforestation du parc avec des plantes de grandes dimensions et du maquis méditerranéen dans un mélange d'espèces arborescentes, arbustives et herbacées (le pin domestique et d'Alep, le chêne-liège, etc.). Les projets concernent, par ailleurs, le transport urbain à travers la réalisation de modification des moteurs de quelques autobus pour les adapter à l'utilisation du gaz méthane. L'UEP, soucieuse de la bonne gestion du don italien, chapeaute également l'exécution de projets tels que la réalisation d'un système de télédétection pour suivre les modifications du littoral algérien sur une zone-pilote (Oran) et la réalisation de cartographie et de transfert de logiciels à Alger. Sur un autre registre, culturel cette fois-ci, les Italiens interviennent dans le nettoyage et la restauration archéologique du sarcophage de Bellérophon et de la statue de Demeter, et ce, sans s'éloigner de l'aspect environnemental pour la simple raison que ces œuvres d'art, qui constituent un patrimoine tangible de l'histoire commune entre les deux pays, ont été sérieusement détériorées par l'agressivité de l'environnement pollué. La coopération ne s'arrête pas là et s'étend vers le désert algérien dans la ville du M'zab, à l'Oasis rouge et à Adrar. Dans ces magnifiques contrées, il est question de la réhabilitation des fogaras afin de redonner à ces exemples d'ingénierie hydraulique du passé leur débit d'origine ainsi que la récupération des eaux usées qui pourraient être réutilisées pour l'agriculture et la reforestation, qu'il s'agisse d'Adrar ou de Timimoun où le même problème se pose. Il est prévu aussi la prise en charge de la maladie de bayoudh qui ronge les palmeraies ou encore le reboisement de Tinerkouk et de la lutte contre la désertification. Nabila Saïdoun