Dix-huit ans après son lancement, le programme de 2 000 logements AADL 2001-2002, dans la wilaya de Tizi Ouzou, fait encore parler de lui. Travaux en partie inachevés, absence de commodités, bricolage à l'intérieur des lots achevés, intimidation, chantage et flou dans l'attribution de lots encore en travaux… sont autant d'anomalies dénoncées par les souscripteurs qui ont observé, hier, un rassemblement de protestation devant le siège de la cité Administrative. "Notre souffrance perdure depuis 18 ans. Pourquoi dans toutes les autres wilayas, les logements AADL lancés en 2013 sont-ils attribués, alors qu'à Tizi Ouzou, on ne veut toujours pas achever le programme lancé en 2001-2002 ?" s'interroge un des représentants des souscripteurs. Omar Madi, porte-parole de l'association des souscripteurs, nous explique les tenants et les aboutissants de cette affaire qui, sous d'autres cieux, auraient donné lieu à une enquête. Les souscripteurs soupçonnent l'introduction d'intrus pour prendre la place des vrais souscripteurs. "Il y a quelques années, on nous disait que le programme des 2 000 logements couvrira toute la demande enregistrée, et lors de la dernière réunion en présence des responsables de la Dlep et de l'AADL, on nous a dit qu'il y a 2 362 dossiers. D'où viennent alors ces 362 souscripteurs ? Ils nous exigent d'exclure nous-mêmes 362 souscripteurs de notre liste pour remettre les préaffectations. C'est un chantage. C'est à eux d'éliminer les intrus parachutés", dénonce un des porte-paroles de l'association, ajoutant que "des souscripteurs vulnérables, âgés et démunis, ne cessent de subir la pression pour accepter d'être affectés dans d'autres programmes à Tamda et Drâa El-Mizan". S'agissant des deux lots déjà distribués, les porte-paroles de l'association dénoncent le "bricolage" qui a caractérisé les travaux d'intérieur, le refus des autorités de leur remettre le PV de réception de leurs logements et surtout l'inexistence de la moindre commodité ou équipement. "On a remis des logements qui ne sont pas dotés d'un minimum de commodités. Il n'y a ni gaz, ni électricité, ni eau, ni assainissement et on nous exige de payer un rappel sur les charges. Pis encore, aucun des équipements prévus sur le site n'a été réalisé. Il n'y a ni école, ni structures de commerce, ni transport, ni aires de jeux. On est loin de parler du stade et de la piscine prévus dans les plans", dénoncent-ils, tout en affirmant leur volonté d'exiger désormais une enquête ministérielle. Samir LESLOUS