Outre les familles des prévenus, le procès a drainé une foule nombreuse d'artistes et de militants des droits de l'Homme, mais aussi d'avocats. Comme prédit par leur défense, le comédien Kamel Bouakkaz, l'ancien footballeur Fodil Dob et le frère du cybermilitant Amir DZ, Houari Boukhors, tous les trois accusés de "diffamation et atteinte à la vie privée", ont été remis en liberté provisoire, hier, après un mois de mandat de dépôt. Leur jugement définitif est renvoyé au 24 février 2019. Outre les familles des prévenus, le procès a drainé une foule nombreuse d'artistes et de militants des droits de l'Homme, mais aussi d'avocats, qui se sont constitués, une vingtaine, dans cette affaire. La salle d'audience du tribunal de Sidi M'hamed était remplie comme un œuf, plus d'une heure avant l'ouverture du procès. L'arrivée, vers 11h, des détenus à la barre a suscité une vive réaction de l'assistance. Les trois accusés sont plutôt détendus. L'absence des plaignants, le P/APC d'Alger-Centre Hakim Bettache et l'animateur-télé Sofiane Dani, a failli gâcher "la fête", leurs avocats ayant demandé le report du procès. Néanmoins, la juge n'a pas voulu trancher sans entendre les avocats de la défense. Cela d'autant plus que ces derniers estiment que les dossiers d'accusation seraient "tous vides". Dans leurs plaidoiries, les avocats des accusés ont fait valoir d'abord les garanties que présentent leurs mandants pour ne jamais fuir la justice. Ensuite, ils ont mis l'accent sur le droit de leurs clients de bénéficier de la liberté provisoire, conformément aux dispositions des articles 123 et 123 bis du code pénal, révisé en 2015, mais aussi de l'article 50 de la Constitution. Me Benissad expliquera que la détention préventive infligée à Kamel Bouakkaz, Fodil Dob et Houari Boukhors est, par ailleurs, en contradiction avec la convention internationale des droits de l'Homme et le pacte international du droit civil et politique ratifié par l'Algérie. Autant d'arguments qui ont fini par faire fléchir y compris le procureur qui a requis, à l'occasion, l'application des articles 123 et 123 bis. Un réquisitoire inhabituel qui a étonné les avocats. "C'est une victoire de la justice algérienne", commente Me Benissad. Ce qui a amené la juge à prononcer leur mise en liberté provisoire. Farid Abdeladim