Le comité de soutien à Kamel Bouakkaz n'écarte pas de revenir à la charge pour l'organisation d'autres actions dans les jours à venir, dans le cas où il ne serait pas libéré. Comédiens, humoristes, acteurs et autres artistes du cinéma algérien se sont donné rendez-vous, hier, devant le siège du Théâtre national algérien (TNA), pour exprimer leur solidarité avec leur confrère Kamel Bouakkaz et ses codétenus, l'ex-footballeur Fodil Dob, le journaliste Adlane Mellah et Houari Boukhors, frère du célèbre Amir DZ. Accusés de "chantage et d'extorsion de fonds" et d'"usage des réseaux sociaux et d'Internet à des fins criminelles", pour reprendre les termes utilisés par la Gendarmerie nationale, les quatre inculpés ont été arrêtés puis mis sous mandat de dépôt depuis le 22 octobre dernier. Etaient également présents au rassemblement pacifique d'hier, des journalistes, des militants des droits de l'Homme et des citoyens lambda, mais aussi des membres de sa famille dont la petite fille de l'artiste portée par son frère au milieu de la foule. "Libérez Kamel Bouakkaz", "Non à l'injustice", ou encore "Non à la hogra", étaient les slogans phares scandés par les manifestants, portrait du comédien à la main. Saïd Hilmi, Faouzi Saïchi, Farid "Rockeur", Mourad Khan, Farida Krim, connue sous le célèbre personnage de "Khalti Boualem", Laïd Djelloul, Fouad Ouamane, pour ne citer que ceux-là, sont autant de figures du septième art algérien ayant répondu à l'appel lancé, via les réseaux sociaux, par Yacine Zaïdi, comédien et metteur en scène au TNA. Sans vouloir s'immiscer dans le travail de la justice, les comédiens réclament le respect de leur métier d'artiste les rendant visibles aussi bien sur la scène nationale qu'internationale. D'où leur appel à la libération de Kamel Bouakkaz tant est que, rappellent-ils, les faits qui lui sont reprochés ne sont pas confirmés et que l'acteur ne méritait donc pas d'être jeté en prison avant même son jugement. Ils insistent ainsi sur sa remise en liberté provisoire tel que demandé par la défense du détenu, en attendant son jugement par la justice. Certains parmi ses confrères sont même prêts à se porter garants de l'humoriste auprès de la justice pour peu qu'il soit libéré. "Personnellement, je suis prêt à me présenter à la justice et lui donner des garanties que Kamel Bouakkaz ne fuira pas. D'ailleurs, de par sa notoriété d'artiste célèbre, et en plus d'avoir une famille, il ne se permettra jamais de fuir la justice de son pays", dira à ce propos Saïd Hilmi pour qui "défendre le comédien, c'est aussi défendre le métier pour lequel nous avons souffert". Même son de cloche chez le célèbre acteur, Faouzi Saïchi qui appelle à la remise en liberté provisoire de Kamel Bouakkaz. Ce qui, est-il convaincu, n'empêchera pas la justice de suivre l'affaire jusqu'à ce qu'elle soit élucidée. Le militant des droits de l'Homme et membre de l'organisation SOS-Disparus, Hacène Ferhati, enfant du quartier de Kamel Bouakkaz (Oued Koriche, ex-Fontaine fraîche), qualifie, lui, l'arrestation du comédien et de ses codétenus à la prison d'El-Harrach, de "honte", en ce sens, estime-t-il, que les faits qui leurs sont reprochés sont banals et, de surcroît, non confirmés. Egalement présent au rassemblement, l'avocat du détenu, Me Salim Debbih, appuie le propos du militant. Il affirme, en effet, que les faits reprochés à son mandant ne sont guère graves. Son seul "tort", révèle-t-il, était d'avoir tenu une conversation téléphonique (via WatsApp) avec "Amir DZ". Le comité de soutien à Kamel Bouakkaz n'écarte pas de revenir à la charge pour l'organisation d'autres actions dans les jours à venir, dans le cas où il ne serait pas libéré. Farid Abdeladim