RESUME : Nawel ne se laisse pas faire. Elle refuse de prolonger son congé pour s'occuper de sa belle-mère. Hamid, fâché, ne la réveille pas le lendemain. Nawel part en retard à son travail. Cela lui vaut un avertissement de son responsable. Houda, à qui elle se confie, lui conseille de faire des efforts… Nawel profite de la pause-déjeuner pour se rendre chez son gynécologue. Il n'y a pas beaucoup de malades. Dr Fatima accepte de la recevoir. Une fois en face d'elle, Nawel lui explique le but de sa visite. - Il me faut juste une ordonnance. Et elle la met au courant sur la sévérité de son responsable et des problèmes qu'elle vit avec sa belle-famille. - J'ai prétexté avoir emmené ma belle-mère chez un médecin. - Je veux bien te couvrir pour cette fois. Mais, au fait, as-tu toujours des douleurs ? - Non, répond Nawel. Je n'ai même pas fait le test de grossesse, avoue-t-elle. - Je peux savoir pourquoi ? - J'ai eu mes règles. Je ne peux pas être enceinte dans ce cas. Et, puis, si je ne suis pas revenue, c'est parce que les douleurs sont passées. - Je comprends. Si elles reviennent, n'hésite pas à faire le test de grossesse, insiste Dr Fatima. Après, on avisera. Nawel l'a remercie chaleureusement puis elle repart le cœur tranquille. Elle retourne à l'atelier de couture et montre l'ordonnance à son responsable. - Je vous crois mais rien ne pourra vous excuser si cela se reproduit, l'avertit-il une dernière fois. Nawel reprend son activité et elle ne sent presque pas l'après-midi passer. En fin de journée, elle rentre chez elle. Sa belle-famille se trouve au salon. Leurs rires lui parviennent. Elle aimerait que tout se passe bien entre eux, qu'ils puissent rire ensemble. Elle n'aurait pas le sentiment d'être de trop. Si sa belle-mère n'avait pas été aussi méchante avec elle et qu'elle n'interdisait pas à sa famille de la fréquenter, les choses auraient été différentes. Leur rire ne s'interromprait pas à son entrée. Le regard de sa belle-mère n'aurait pas cette lueur meurtrière qu'elle aurait accepté de s'occuper d'elle. Mais rien ne peut changer leurs sentiments. Elle est et sera toujours celle qui a osé leur “prendre” leur fils et cela ne se pardonne pas. Nawel va à sa chambre et l'aère. Elle met de l'ordre dans la pièce avant d'aller à la salle de bains. Elle est heureuse de trouver de l'eau. Elle tient à en profiter pour faire le grand ménage et laver son linge. La vieille grand-mère Taklit la suit dans ses corvées. Elles discutent longtemps. Nawel, plus que jamais, est convaincue d'avoir une amie sous son toit. Il n'y a pas que des ennemis. - De quoi souffre ta fille ? - Elle a mal au dos. Elle ne doit pas quitter le lit pendant quelques jours, lui dit-elle. Le médecin lui a prescrit un traitement. S'il n'y a aucun résultat, il lui en prescrira un autre. - Est-ce que je peux compter sur les filles pour préparer le dîner ? demande Nawel. - Je vais le leur dire. Puisque tu fais le ménage, elles s'en occuperont. Rassurée, elle verse de l'eau savonneuse dans le couloir et se met à frotter. Elle est si concentrée qu'elle ne remarque pas sa belle- mère Farida. Elle sursaute en entendant un cri derrière elle et la trouve affalée sur le carrelage. Ses cris la terrifient. Toute sa belle-famille accourt et l'aide à se relever. Chaque mouvement est accompagné d'une plainte de douleur. Son beau-père rentre à cet instant. - Qu'est-ce qui se passe ? demande-t-il. Que t'est-il arrivé ? demande-t-il à sa femme. Entre deux plaintes, elle lui désigne Nawel qui est restée figée par la surprise et la peur. Son beau-père se dirige vers elle et elle ne recule pas, elle ne s'attend pas à ce qu'il la frappe… (À suivre) A. K. [email protected]