Le vice-chancelier allemand s'est déclaré hier favorable à ce que le siège permanent de la France au Conseil de sécurité de l'ONU soit transformé en siège européen, afin que l'UE parle d'une seule voix. "Si nous prenons l'Union européenne au sérieux, l'UE devrait également parler d'une seule voix au sein du Conseil de sécurité des Nations unies (...) À moyen terme, le siège de la France pourrait être transformé en siège de l'UE", a affirmé Olaf Scholz, également ministre des Finances, lors d'un discours sur l'avenir de l'Europe tenu à Berlin. En contrepartie, le poste distinct de chef de la délégation de l'Union européenne auprès des Nations unies pourrait revenir de manière permanente à un Français, a estimé M. Scholz. Le vice-chancelier a admis toutefois qu'un tel projet ne serait pas aisé à mettre en œuvre. "Je suis bien conscient qu'il y a encore un certain travail de conviction à faire à Paris", a-t-il dit. "La France et l'Allemagne agissent désormais ensemble dans cette instance, mais un tel siège européen permettrait d'aller encore plus loin", a argumenté le ministre des Finances. Le débat en Allemagne sur un siège européen au conseil de sécurité de l'ONU est assez ancien, mais il est relancé ainsi de manière spectaculaire par le ministre des Finances. Cette proposition apparaît aussi comme une manière pour les responsables allemands de répondre aux critiques récurrentes, dont ils font l'objet sur leur timidité et leur manque d'audace dans les propositions de relance du projet européen.