La médiation allemande a été sollicitée par l'Ukraine dans son conflit avec la Russie, mais il est peu probable que Moscou accepte cela. En réponse à la décision de Kiev de promulguer la loi martiale dans l'affaire des bateaux militaires ukrainiens interceptés par la Russie dans le détroit de Kertch, Moscou décide de déployer un nouveau système antiaérien S-400 en Crimée. "Dans un avenir proche, le système de missiles antiaériens se mettra en position de combat pour protéger l'espace aérien de la Fédération de Russie", a déclaré à l'agence Interfax le colonel Vadim Astafiev, porte-parole du district militaire russe du Sud. Selon l'agence de presse Ria Novosti, ce système sera en place avant la fin de l'année et rejoindra les trois systèmes S-400 déjà en service en Crimée. Pour sa part, en évoquant la menace d'une guerre totale avec la Russie, le président ukrainien Petro Porochenko a promulgué hier la loi martiale dans son pays, sous prétexte que Moscou a drastiquement renforcé sa présence militaire à la frontière ukrainienne. "Le nombre de chars dans des bases (militaires russes) situées le long de notre frontière a triplé", a déclaré Petro Porochenko à trois télévisions ukrainiennes, ajoutant que "le nombre d'unités militaires placées le long de notre frontière a augmenté drastiquement". "Je ne veux pas que quelqu'un pense que ce sont des jeux d'enfant. L'Ukraine fait face à la menace d'une guerre totale avec la Fédération russe", a-t-il souligné. La Russie n'a pas commenté ces déclarations. L'Ukraine et la Russie sont engagées dans leur pire bras de fer depuis plusieurs années, après la capture dimanche, par les garde-côtes russes au large de la Crimée, de trois bateaux militaires ukrainiens. Accusés d'avoir franchi illégalement la frontière russe, 12 marins ukrainiens sur les 24 faits prisonniers dimanche ont été placés mardi en détention provisoire jusqu'au 25 janvier, conformément à la décision d'un tribunal de Simferopol, chef-lieu de la Crimée. Les autres marins devaient comparaître hier devant le juge. L'incident a été qualifié de "provocation" par la Russie, tandis que l'Ukraine a dénoncé un "acte d'agression" de Moscou, réclamant la libération des marins et le retour des navires. Petro Porochenko a assuré avoir tenté, en vain, de joindre Vladimir Poutine. "J'ai été contraint à demander à la chancelière allemande Angela Merkel de discuter avec Poutine de cet incident", a-t-il indiqué. Vladimir Poutine a mis en garde, mardi, l'Ukraine contre tout acte irréfléchi et fait part de sa sérieuse préoccupation à Angela Merkel, lui demandant de faire pression sur Kiev. Devant ces développements, Donald Trump a haussé le ton face à Vladimir Poutine, menaçant d'annuler sa rencontre prévue ce vendredi avec son homologue russe au sommet du G20 en Argentine. "Peut-être que je ne ferai pas cette entrevue avec le maître du Kremlin", a-t-il prévenu, alors que la Maison-Blanche venait de confirmer la tenue de la rencontre. Merzak Tigrine