La cité est privée d'éclairage public et de gaz de ville. La distribution d'eau potable est anarchique. Le tronçon de route reliant la cité à la route nationale n'est pas bitumé. La liste des problèmes que vivent les habitants de cette cité est longue. Des citoyens lassés par les mêmes gestes mais qui refusent de se résigner à la politique du laisser-aller et d'attente. Leur cité subit insalubrité et dégradation du cadre de vie, parce que ceux qui sont chargés de les soulager de cette situation ne font rien. S'ils ne baissent pas les bras pour autant devant la nonchalance des autorités locales concernées, c'est grâce à leur volonté de mobiliser toutes les potentialités personnelles dont ils disposent en vue d'assurer un léger mieux. Mais est-ce une fin en soi ? Les mêmes problèmes restent posés. Depuis leur installation dans ces logements, ils n'ont eu de cesse d'attirer l'attention des autorités locales sur les problèmes inhérents aux infrastructures réceptionnées. La scolarisation des enfants au primaire, la mise en service d'une ligne de transport vers Baba Ali, permettant un désenclavement de la cité, le ramassage des ordures ménagères, l'aménagement des espaces verts, le revêtement des murs de soutènement, ainsi que les escaliers menant vers les immeubles. C'est un autre chapelet de doléances qu'adressent les habitants aux autorités qui continuent de faire la sourde oreille. Aujourd'hui, en dépit de leur bonne volonté et de leurs multiples interventions, ils assistent impuissants à des scènes insoutenables, à l'exemple du dépôt de détritus et d'immondices donnant une image grossière d'une cité poubelle en continuelle dégradation. “Face à cela, nous avons réitéré nos doléances à toutes les instances publiques pour attirer leur attention sur la situation désastreuse qui prévaut, en vain”, écrivent-ils dans une lettre ouverte an président de la République. Dans le but de sensibiliser les autorités locales, ils n'ont pas manqué d'améliorer leur cadre de vie par leurs moyens modestes, en commençant par l'installation, à leurs frais, d'un câble et d'un disjoncteur pour permettre un semblant d'éclairage public, avéré indispensable pour assurer, la nuit, la sécurité des lieux. Parallèlement, les habitants soulèvent un problème de taille, à savoir l'éclatement des conduites d'eaux usées sous les bâtiments. Ces eaux stagnantes se déversent au niveau des sous-sols et même au niveau des locaux prévus pour le commerce. “Les fondations finiront avec le temps par se dégrader sérieusement, ce qui constitue un risque majeur pour nous”, font-ils remarquer. Les enfants de cette cité souffrent quotidiennement pour rejoindre, à pied, leur école, distante de 4 km, les moyens de transport étant à l'évidence inexistants. En période de pluie, beaucoup d'enfants sont contraints de s'absenter. L'état du tronçon de plus de 300 mètres, conduisant vers la cité, qui est déjà lamentable, s'aggrave en hiver pour devenir impraticable. Ayant été saisie à ce sujet, l'inspection académique a chargé une commission technique du suivi du dossier à la suite de laquelle une annexe de 8 classes a été ouverte. Pour les plus âgés, le CEM Hamidou-Gechtouli, situé à proximité d'une forêt isolée, constitue un lieu insécurisé. “Nos enfants sont contraints de rester pendant la pause déjeuner dans les environs immédiats en l'absence d'une cantine”, disent les parents. À QUAND LE GAZ DE VILLE ? Concernant l'alimentation en gaz de ville, l'on apprendra que l'APC aurait versé 680 millions de centimes à Sonelgaz, représentant les frais de branchement. Malheureusement, cette commodité n'est pas pour demain et les familles de cette cité doivent s'armer de patience, en attendant l'élaboration par les structures concernées du plan de masse devant permettre la pose des conduites. La cité des 143-Logements ne dispose même pas d'un centre de santé, une unité indispensable pour les cas urgents. L'infrastructure la plus proche étant à près de 4 km. “Ces questions ont été soulevées par le comité de quartier à qui de droit”, disent les requérants. Ils pointent un doigt en direction de l'APC d'Alger-Centre, responsable en premier lieu de leurs problèmes, sachant que c'est elle le maître de l'ouvrage. “Les réunions, dont la dernière en date s'est tenue le 25 novembre 2004 avec les représentants de cette municipalité, n'ont malheureusement abouti à aucun résultat concret”, concluent-ils. A. F.