Notre cité vit une situation intenable. Nous n'avons pas l'impression de faire partie de la communauté nationale », tempêtent avec colère les représentants du comité de la cité Lotissement (ex-Sonatrach) de la commune de Tidjellabine, à 2 km de Boumerdès. Des propos qui expriment l'état d'esprit d'une population qui est non seulement marginalisée par les autorités, mais « totalement oubliée, voire exclue des programmes de développement inscrits au profit de la localité », ajoute-t-on. En effet, depuis sa création en 1993, ladite cité vit dans des conditions déplorables. Située à quelques pas de l'Hôtel de ville, ce quartier qui regroupe plus de 60 familles, offre à première vue une image de désolation. Un lieu dominé par le béton des constructions anarchiques et inachevées. Difficile d' y accéder. La route qui y mène est impraticable. Pistes inaccessibles, boue et flaques d'eau, le passage est parfois impossible même pour les piétons. Dommage ! Les habitants, subissent « impuissants les conséquences d'un laisser-aller et de l'indifférence des autorités locales », soutient-on encore. « Notre commune a tous les moyens pour bitumer les ruelles de notre cité, mais en vain », soutient Ali en soulignant que les quartiers avoisinants ne connaîssent pas ce genre de problèmes et sont tous aménagés. « Ici, les trottoirs et l'aménagement urbain n'ont pas le droit de cité et relèvent de la fiction », ajoute Azzedine, son ami. Outre ce problème qui « ne représente qu'une goutte d'eau dans l'océan », nos interlocuteurs soulèvent une myriade d'autres difficultés. A commencer par l'électricité. Car des raccordements anarchiques et illicites ont fini par créer une situation de danger. Dans une lettre adressée au wali le 19 octobre dernier, le comité du quartier soulève ce problème et se désole que « les démarches effectuées auprès de la commune et de la daïra (afin de résoudre nos problèmes) ont été sans résultat ». Le réseau d'électricité n'étant pas étendu à cette cité, créée en 1993, les habitants effectuent des branchements à partir du quartier avoisinant. « La toile qui s'est ainsi tissée au dessus de nos têtes nous menace quotidiennement et les chutes récurrentes de tension nous créent beaucoup de désagréments », se désole encore Ali. Celui-ci ajoute que « par manque d'éclairage et de sécurité la peur envahit les habitants dès la tombée de la nuit ». Nos interlocuteurs nous disent que leurs « réclamations et démarches entreprises auprès des responsables concernés n'ont pas eu de résultats ». Les représentants dudit comité croient savoir qu'un devis a été effectué par Sonelgaz, mais « L'APC refuse de payer les 147 millions de centimes exigés, alors qu'elle dispose de tous les moyens pour le faire. Car, le budget communal à lui seul dépasse les quinze milliards de centimes par année », s'indigne le président du comité du quartier. Ce dernier, qui crie à la marginalisation, soulève à l'occasion, « l'absence de gaz de ville alors que le réseau, dit-t-il est à moins de 10 m de la cité ». « Cela sans oublier le calvaire que nous subissons pour nous alimenter en eau potable puisque la cité n'est pas raccordée au réseau d'AEP. Certaines familles s'alimentent en ce précieux liquide à partir des cités avoisinantes, tandis que d'autres ont recours aux branchements illicites », poursuit-il. Les résidents soulignent qu'ils n'ont jamais cessé de réclamer l'amélioration des conditions de vie au niveau de leur cité, mais en vain. Dans l'une des requêtes adressées aux autorités locales et wilayales, ils écrivent : « Franchement nous ne comprenons pas pourquoi l'Etat nous a oubliés pendant 15 ans alors que d'autres lotissements construits bien après le nôtre se trouvent dotés de tous les moyens. C'est injuste ! »