Hier, à l'occasion de sa rencontre avec les militants FLN d'Alger à la kasma de Bourouba, le secrétaire général du parti et néanmoins ministre d'Etat, représentant personnel du président de la République, a dévoilé les grandes ambitions de sa formation. À commencer par sa volonté de récupérer les organisations de masse qui étaient sous la coupe du FLN. “Nous travaillons à récupérer toutes les organisations de masse et les associations”, a-t-il lancé sur un ton grave devant un important parterre de militants en présence des membres du comité exécutif, des mouhafedhs de la capitale et du président de l'APW d'Alger, Mahmoud Zaïm. “Nous ne sommes pas une association caritative, mais bien un parti politique qui ambitionne d'avoir et d'exercer le pouvoir”, argue-t-il sous un tonnerre d'applaudissements. L'objectif étant de “demeurer la première force politique dans le pays”, précise-t-il. “Cela requiert de nous d'ouvrir les kasmas et les mouhafadhate du FLN aux cadres, aux compétences nationales, aux jeunes, aux femmes et aux faiseurs d'opinions en vue de leur adhésion au parti dans le cadre du renouvellement de nos structures”, a expliqué le patron du FLN. Il a révélé que “des cadres dirigeants d'un autre parti sont venus me voir dans la matinée d'hier en vue d'adhérer au FLN”. “Je leur ai dit qu'ils sont les bienvenus”, a ajouté Belkhadem tout en leur expliquant que “les statuts exigent du militant d'avoir un minimum de cinq ans pour émerger”. L'autre ambition clairement affichée par le leader du FLN est la restitution des prérogatives des élus : “J'ai discuté avec le ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, et je lui ai dit qu'entre les élus et la tutelle il y a la loi !” “Les prérogatives des élus nous les voulons toutes, les prérogatives de la tutelle nous les respectons, mais nous refusons les conflits de compétences entre les deux partis”, a-t-il lancé. Belkhadem a recommandé à ses élus d'avoir les mains propres et de faire assister les citoyens aux réunions des assemblées locales pour qu'ils “sachent ce que vous pouvez faire et ce que vous ne pouvez pas faire”. évoquant l'alliance présidentielle, le responsable du FLN a mis en garde ses partenaires contre l'absence de concertation dans les problèmes de fond. “Nous sommes dans une alliance avec le RND et le MSP pour s'aider et non pas pour diverger”, indique-t-il avant d'ajouter qu'il s'agit également “de réaliser nos objectifs de l'APN aux APC”. “Il n'y a pas de décisions qui sortiront en dehors de ce cadre”, a-t-il insisté. Répondant au RND qui a récemment déclaré dans les colonnes d'un confrère que l'offensive du FLN par rapport aux prérogatives des élus est un prétexte pour cacher leurs divergences internes, Belkhadem a martelé : “À la direction du parti nous sommes d'accord, au secrétariat et au comité exécutif nous sommes comme un seul homme ! Cherchez donc d'autres arguments.” Au chapitre lié à la réconciliation nationale, l'intervenant affirmera que le FLN “soutient le Président dans ce projet aujourd'hui et demain”. La loi portant sur la reconnaissance de la nation et la contribution nationale en faveur des Français rapatriés a encore une fois été dénoncée par l'orateur. “C'est une mystification et une déformation de l'histoire”, a-t-il indiqué avant de recommander de “revoir les programmes d'enseignement de l'histoire pour la faire connaître aux enfants telle qu'elle a été écrite par les Algériens et non par des Français”. Nadia MELLAL