Plus d'un mois après son installation à la tête du parti, la nouvelle direction du FLN n'a pas encore fixé la date du déroulement du congrès extraordinaire, présenté comme la panacée qui réglera tous les problèmes du vieux parti. Même la commission exécutive, qui sera chargée de préparer cette échéance organique, est loin d'être mise sur pied. Après deux semaines de concertation, le bal des anciens dirigeants du parti, qui se sont succédé dans le bureau de Moad Bouchareb, a finalement cessé. L'ancien coordinateur du bureau politique, Abderrahmane Belayat, a été la dernière personnalité à être reçue par le nouvel homme fort de l'ancien parti unique. L'ancien ministre des Travaux publics, qui s'est rendu mercredi dernier chez Bouchareb, accompagné d'un groupe de ses adeptes, aspire à prendre place dans le nouvel échiquier qui se dessine. Invité, lui aussi, à discuter avec Moad Bouchareb, Amar Saadâni a décliné l'invitation. L'ancien secrétaire général du FLN, qui s'est attiré les foudres d'une bonne partie de la base militante, n'a même pas répondu à l'invitation de l'actuel coordinateur du parti. Il est vrai qu'entre les deux hommes, il n'y a jamais eu d'atomes crochus. Et malgré ses déclarations publiques où il s'est plutôt montré conciliant, Moad Bouchareb ne serait pas près d'oublier le bras de fer qui l'a opposé, en 2015, à Amar Saâdani. L'actuel président de l'APN était à l'époque vice-président de la Chambre basse du Parlement et le secrétaire général de son parti voulait l'en déchoir avant la fin de son mandat. Un groupe parlementaire parallèle a même été constitué. Pour tenter de constituer la commission exécutive qui sera chargée aussi de préparer l'élection présidentielle, l'instance dirigeante du parti se réunira, aujourd'hui, pour tenter d'avancer. Mais jusqu'à présent, aucune ébauche n'a été élaborée, et selon des sources bien informées, ce n'est qu'aujourd'hui que le travail commencera. Vu le passif qu'il faudra solder entre les différents clans qui composent le parti, l'œuvre paraît très compliquée pour l'actuelle direction qui doit marcher sur des œufs pour tenter de contenter tout le monde. Surtout que certains, à l'image d'Abderrahmane Belayat, n'ont pas hésité à avertir Moad Bouchareb contre d'éventuelles "déviations" de la "ligne originale". Car, entre un Abdelaziz Belkhadem qui semble avoir de l'ambition et un Belayat qui veut rattraper le temps perdu et les anciens redresseurs représentés par Salah Goudjil, le fossé est énorme. Tout ce beau monde espère être associé à la préparation d'un congrès, laquelle semble être beaucoup plus complexe que l'imaginaient Bouchareb et son équipe. Pour tenter de minimiser l'importance de la tâche, le coordinateur du FLN répète à l'envi que le "congrès se tiendra quand les conditions seront réunies". Autant dire que cela ne se passera pas dans un avenir très proche. Ali B.