Le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche a entamé samedi dernier, une visite de travail et d'inspection à Aïn Makhlouf, à une cinquantaine de kilomètres de Guelma, où il a eu l'opportunité de visiter une exploitation agricole spécialisée dans l'élevage d'ovins. Cette ferme-pilote, qui couvre une superficie de 307 hectares, s'adonne aux cultures céréalières qui enregistrent d'appréciables rendements dans cette région considérée comme le grenier de la wilaya. Le cortège officiel s'est ensuite rendu au petit barrage de Medjez-Beggar, à quelques encablures, qui est géré par une association d'agriculteurs pratiquant l'irrigation sur leurs terres agricoles. Le ministre a appelé les fellahs à s'organiser sérieusement afin d'utiliser rationnellement l'eau de cette importante retenue collinaire. Abdelkader Bouazgui a assisté à un lâcher d'alevins de carpes au niveau du barrage de Bouhamdane, qui accumule actuellement plus de 52 millions de m3 d'eau et dont la station de traitement alimente la ville de Guelma et cinq autres communes. Le représentant du gouvernement s'est déplacé au complexe d'agroalimentaire du groupe Mohamed Abidi, dans la commune de Belkheir, où il a longuement inspecté les installations et les équipements destinés à la transformation de la tomate en double concentré, à la confection de la harissa, des confitures, à la panification et à la fabrication de sacs d'emballage. Il a exprimé sa satisfaction et a encouragé l'industriel à persévérer afin de contribuer à l'essor économique du pays. C'est à la ferme-pilote Richi Abdelmadjid, qui a eu le privilège d'être classée à la première place au niveau national, que le ministre de l'Agriculture a consacré le maximum de temps en écoutant l'exposé reflétant le secteur agricole au niveau de la wilaya de Guelma, présenté par la directrice des services agricoles. Le ministre a longuement visité cette exploitation agricole modèle qui dispose de vastes terres agricoles fertiles, d'importants engins agricoles, de serres, de vergers, de moyens d'irrigation, d'infrastructures et d'un effectif de plus de 70 salariés. Affichant une solide santé financière, cette ferme-pilote dirigée par l'ingénieur agronome Brahim Boucetta qui s'ingénie depuis plusieurs années à améliorer le rendement des cultures céréalières, maraîchères et fruitières, a opté pour une filière stratégique, en l'occurrence la culture de la pomme de terre de semence. Dans ce contexte, le ministre a déclaré : "Je suis heureux de constater que les gestionnaires de cette ferme-pilote ont consacré une superficie de 100 hectares de terres irriguées pour la culture de la pomme de terre de semence et je peux affirmer que d'ici trois ans, nous afficherons une autosuffisance de ce produit vital auquel nous consacrons annuellement une enveloppe de 100 millions de dollars pour son importation. Grâce au savoir-faire de nos professionnels, nous produirons plus de 220 000 tonnes de semences pour couvrir amplement nos besoins nationaux et assurer également notre autosuffisance alimentaire. Je tiens à rendre hommage au staff de cette ferme-pilote et je suis persuadé que le secteur agricole nous permettra dans un avenir proche d'engranger des recettes financières hors hydrocarbures car il nous est loisible d'exporter nos produits agricoles vers l'étranger." Au cours de son intervention, le ministre a invité le monde agricole à se mobiliser et à s'organiser pour relever le défi et il saisit cette opportunité pour que se crée une symbiose au sein des chambres d'agriculture et des associations d'agriculteurs. Il déplore un recul de rendements au niveau de la wilaya de Guelma qui a totalisé des recettes de l'ordre de 61 milliards de dinars en 2017 contre 70 milliards l'année précédente. Toutefois, il exprime son optimisme car il est convaincu que tous les ingrédients sont réunis pour assurer le décollage efficace de ce secteur stratégique qui doit inéluctablement suppléer le secteur des hydrocarbures et assurer la stabilité du pays. HAMID BAALI