Présenté par l'ANDT, ce dossier sensible continue de faire des vagues. Après avoir été rejeté une première fois en février 2015 par l'ex-APW de Aïn Témouchent lors d'une session extraordinaire consacrée à l'adoption des plans d'aménagement touristique (PAT) de sept zones d'expansion touristique (ZET), qui s'est tenue dans une ambiance tendue, le plan concernant Hammam Bou-Hadjar, qui a été soumis à l'approbation des élus de l'APC de la cité des thermes, conformément à la réglementation en vigueur, vient d'être une nouvelle fois rejeté à la faveur d'une délibération, après avoir été adopté par l'actuelle APW. C'est ce que nous avons appris d'une source proche de la municipalité. Présenté par l'ANDT (Agence nationale du développement du tourisme), ce dossier sensible continue ainsi de faire des vagues, dans la mesure où la zone d'expansion touristique de la cité des bains, objet de convoitises, présente des caractéristiques qui font craindre le pire au commun des citoyens, dans le cas où elle serait exploitée par d'éventuels investisseurs, en raison de la nature volcanique de cette zone de 72 ha et de ses sources thermales. Lors du débat de la session extraordinaire de l'ex-APW, Mme Belarbi Wassila, la présidente de la commission du tourisme qui semblait maîtriser le dossier, a présenté suffisamment d'arguments réglementaires avec force détails en s'interrogeant sur les conséquences que pourrait subir la nappe d'eau chaude engendrées par les travaux qui seront engagés par les futurs investisseurs. Se basant sur une correspondance émanant du Craag (Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique) datée de 2005, qui stipule que la nature de la zone est volcanique et la nappe d'eau chaude est diffuse et rarement concentrée, soutenue par le représentant du secteur de l'hydraulique, l'élue a réussi à convaincre les responsables concernés, y compris celui de l'ANDT. De son côté, l'ANRH (Agence nationale des ressources hydriques), dans une lettre datée du 4 août 2015 et adressée au directeur de l'hydraulique de la wilaya de Aïn Témouchent, affirme "l'existence de plusieurs sources dans la zone thermale qui laisse penser que le griffon n'est pas simple. Etant donné sa complexité, toute réalisation d'ouvrage pourrait entraîner accidentellement le refroidissement des eaux chaudes par des venues d'eaux froides incontrôlées qui modifieront également leur chimisme originel". La même lettre précise plus loin que "sans études complémentaires (bilan hydrique de la nappe, gravimétrie, prospection magnétotellurique, analyses isotopiques appropriées et adaptées à la caractéristique du thermalisme, l'ANRH ne peut que se démarquer de la proposition faite par le Craag concernant la réalisation d'un formage profond, car, en l'état actuel des connaissances, sa réalisation ne sera, à notre avis, qu'une option hasardeuse". Il est important de rappeler que l'article 15 du décret exécutif n°07-69 du 19 février 2007 fixant les conditions et les modalités d'octroi de la concession d'utilisation et d'exploitation des eaux thermales stipule que "la protection des eaux thermales est d'intérêt public et relève des organes et organismes compétents de l'Etat", alors que l'article 17 dudit décret est clair dans ce sens : "Toute implantation d'activité commerciale, industrielle ou artisanale y est interdite." Ainsi, faute d'une étude exhaustive menée par des spécialistes en la matière sur la nappe de Hammam Bou-Hadjar en raison de son impact très redouté sur les venues d'eau froide incontrôlée pouvant engendrer un refroidissement d'eau chaude en dépit de l'existence d'un périmètre de sécurité comme suggéré par l'ANDT, parce qu'il est modifiable, l'ex-cité romaine Ad Dracones risque de perdre sa vocation touristique et thermale que personne parmi les actuels élus locaux ne veut assumer. M. LARADJ