L'investissement productif créateur de richesses et d'emplois enregistre des niveaux très bas malgré les potentialités humaines et naturelles que recèle la wilaya. La situation du développement, en général, et de l'investissement, en particulier, dans la wilaya de Tizi Ouzou, inquiète au plus haut point les élus de l'Assemblée populaire de wilaya, APW, dont la session ordinaire de deux jours qui s'est ouverte, hier, a été une nouvelle occasion pour tirer la sonnette d'alarme quant à l'urgence de faire de la relance de l'investissement générateur d'emplois et de richesses une véritable priorité. "La question de l'investissement et du développement de notre wilaya demeure préoccupante et les différentes mesures visant à améliorer l'attractivité économique du territoire s'avèrent insuffisantes, voire sans résultats", a déclaré, d'emblée, le président de l'APW, Youcef Aouchiche, considérant que l'investissement productif créateur de richesses et d'emplois enregistre des niveaux très bas malgré les différentes potentialités, humaines et naturelles que recèle la wilaya. Pour étayer son constat, le P/APW cite le projet du budget primitif 2019 soumis à l'adoption des élus au cours de cette même session. Dans ce budget qu'il a qualifié de "dérisoire" en raison de son montant qui n'est que de 189 milliards de centimes, la taxe sur l'activité professionnelle, TAP, ne dépassant pas les 116 milliards de centimes, confirme, a-t-il analysé, "à la fois, la faiblesse des recouvrements par l'administration fiscale et surtout le manque flagrant des investissements productifs dans la wilaya". "Nous voulons faire mieux pour prendre en charge les préoccupations de la population mais malheureusement nous n'avons pas de ressources budgétaires suffisantes nous permettant de le faire", a-t-il ensuite déploré soulignant qu'il est impératif de faire de la relance de l'investissement, dans tous les domaines, "une priorité absolue". Si ce constat alarmant a été partagé par les élus de toutes les tendances en présence dans l'hémicycle, les solutions urgentes à mettre en place étaient aussi nombreuses que différentes. "La solution passe inévitablement par l'assainissement et la viabilisation du foncier industriel existant et la création de nouvelles zones d'activité intégrée", a estimé le P/APW qui considère que malgré la récupération de 23 hectares, le taux d'exploitation reste inférieur au potentiel susceptible d'être récupéré et réaffecté pour de réels projets. Le rapport exposé à ce sujet de l'assainissement du foncier industriel par l'exécutif n'a fait en tout cas qu'exacerber la colère des élus qui ont eu à conclure qu'aucune avancée palpable n'a été enregistrée sur ce dossier. Plus concrets dans leur proposition, les élus du RCD, qui ont estimé qu'une partie de la solution est à portée de main, ont plaidé, plutôt, pour le déblocage de la situation de la zone industrielle de Souamaâ qui peut, à elle seule, accueillir une centaine de gros investissements et créer pas moins de 100 000 emplois directs. Cette zone créée depuis 2011 par décret présidentiel demeure otage d'un conflit entre des propriétaires qui réclament leur droit à l'indemnisation et l'Etat qui refuse de les reconnaître. Les deux élus, Nabila Smaïl, du FFS, et Rachid Hami, du RCD, ont également dénoncé le fait que la TAP, qui est la seule ressource à même d'augmenter les recettes du budget de la wilaya, soit payée à Boumerdès. Samir LESLOUS