Le wali a jugé "inadmissibles" et "aberrantes" les lenteurs constatées dans les procédures administratives de l'établissement de permis de lotir et de construire. Même si quatre nouvelles zones d'activité sont venues, ces dernières semaines, enrichir le portefeuille foncier de la wilaya de Tizi Ouzou déjà constitué de 16 zones d'activité et d'une zone industrielle, la problématique de l'accès des investisseurs au foncier industriel continue à se poser encore avec acuité, et même à prendre des allures d'un véritable casse-tête chinois, dans cette région. C'est ce qui en est ressorti, hier, des débats consacrés par l'APW au sujet de l'investissement. La persistance de la difficulté d'accès des investisseurs au foncier industriel, l'insupportable lenteur dans l'établissement de leur permis de construire, le flou qui entoure la gestion du foncier industriel depuis la suppression du Calpiref, le manque de viabilisation et d'aménagement de sites destinés à accueillir de nouveaux investissements sont, entre autres, les problèmes soulevés par les élus qui ont eu à intervenir lors de la première journée de cette toute première session ordinaire de l'APW depuis son installation. "Que sont devenus, à titre d'exemple, les 60 hectares détenus par l'ex-Sogi ? Après la suppression du Calpiref, l'attribution du foncier industriel a été confiée aux walis, mais aucun compte n'a été rendu jusque-là à Tizi Ouzou ! Où on est-on avec l'opération d'assainissement lancée par les autorités ?", a interrogé Nabila Smaïl. "Aujourd'hui, force est de constater que le rythme du développement de notre wilaya s'éloigne de plus en plus de la cadence censée lui permettre de créer une croissance durable et de répondre aux attentes socioéconomiques de nos concitoyens", a déploré, pour sa part, le président de l'APW, Youcef Aouchiche, qui estime que la wilaya se caractérise toujours par une absence quasi totale de l'investissement productif, la persistance d'une bureaucratie suffocante et d'un chômage en expansion permanente. Répondant à ces interpellations, le wali de Tizi Ouzou, Mohamed Bouderbali, a souligné qu'en ce qui concerne l'assainissement du foncier industriel, "pas moins d'une cinquantaine de lots ont été récupérés mais, le recours à la justice étant inévitable, les procédures sont lentes. Ajouté à cela la demande en matière d'investissement qui est plus importante : en 2017, nous n'avions à gérer qu'une trentaine d'actes de concession, alors qu'aujourd'hui, nous en sommes à 150 projets avec une prévision de création de 10 000 emplois". Toutefois, le wali a jugé "inadmissibles" et "aberrantes" les lenteurs constatées dans les procédures administratives de l'établissement de permis de lotir et de construire. "Il y a parfois une mauvaise volonté de l'administration", a-t-il reconnu, avant d'annoncer que, désormais, pour éviter toute lenteur, il va lui-même signer ces documents tout de suite à la présentation du dossier par les investisseurs qu'il invite, à l'occasion, à se rapprocher directement de lui. "Je vais les signer tout de suite pour tout investisseur comme cela a été fait récemment pour Techno-Vert et Ardis. Je suis aussi engagé à le faire pour Oxxo s'il veut lancer son projet rapidement", a déclaré le wali. Samir LESLOUS