L'interdiction de circuler le jour aux poids lourds, en application du plan en vigueur depuis le 1er juin, aura-t-elle un impact sur les marchés parallèles ? D'aucuns pensent déjà que c'est le début de la fin, dès lors que l'arrêté 746 du wali d'Alger vise, à moyen terme, l'éradication d'un certain nombre de marchés informels, qui se sont imposés depuis des années, non sans être à l'origine d'une anarchie indescriptible au niveau des communes et des quartiers où ils se sont implantés. À titre indicatif, les marchés du Hamiz, Semmar, Kouba et El-Djorf (Bab Ezzouar) sont souvent pointés du doigt à cause des désagréments qu'ils causent aux populations locales, mais aussi aux gens de passage. Prisés au début de leur installation, ils sont boudés aujourd'hui par les citoyens qui ont fini par constater que les avantages miroités par les commerçants, en appliquant des prix certes beaucoup moins chers qu'ailleurs, ne sont en réalité que de l'arnaque. La contrefaçon touchant essentiellement l'électroménager est légion. Aussi, pour trouver la solution la plus adaptée à leur éradication, après une existence encouragée par le silence complice des élus locaux, les services compétents de la wilaya d'Alger pensent que le moment est venu de mettre de l'ordre dans ce dossier sachant que les ingrédients sont prêts. Les associations et comités des quartiers concernés ont saisi, pour leur part, l'occasion de la mise en application du nouveau plan de circulation pour demander aux responsables de la wilaya, notamment la Direction du commerce, de procéder à des constats sur le terrain prouvant les résultats positifs de l'arrêté du wali d'Alger. Les représentants des comités de quartiers, que nous avons rencontrés, accusent les grossistes qui se sont soulevés récemment contre les dispositions de l'arrêté pour défendre leurs intérêts personnels, faisant fi des nuisances de leurs activités. “L'Etat doit veiller à ce que des mesures soient prises pour accompagner ce plan et ce, en déplaçant lesdits marchés vers des espaces appropriés et réglementés”, confie un représentant de comité de quartier de Semmar (Gué-de-Constantine). Du côté des responsables de la wilaya, l'on apprendra que le sujet n'était, jusqu'à une certaine époque, pas facile à gérer en raison de sa complexité. Toutefois, la solution semble, selon les représentants des comités de quartiers, toute trouvée avec le nouveau plan de circulation. D'ailleurs, beaucoup de grossistes de marchés informels cités ont préféré transférer leurs dépôts vers des lieux non concernés par l'interdiction de circulation des camions. Autrement dit, l'activité de certains marchés est en baisse, compte tenu du mouvement des camions dont la fréquence ne dépasse pas le quart de celle enregistrée durant la journée. Partant, les mêmes responsables expliquent que c'est le début de la fin des marchés informels de la capitale. Cependant, beaucoup de quartiers du centre d'Alger continuent à vivre le calvaire des marchés informels, comme c'est le cas à Ferhat-Boussaâd (Meissonnier), Ali-Mellah, Réda-Houhou (Clauzel), marché Tnach (Belouizdad), El-Madania… Les citoyens espèrent, en tout cas, une solution à ce problème qui n'a pas manqué de générer la clochardisation de la capitale. Trottoirs squattés, rues et ruelles encombrées reflètent une piètre image d'une mégapole qui se veut l'une des plus importantes du bassin méditerranéen. Il faut continuer de croire à la volonté affichée par le wali d'Alger de faire la grande lessive. Le devoir du citoyen ne serait pas de trop. A. F.