Près de un million de véhicules et de 3 millions de citoyens effectuant plus de 5 millions de déplacements sont enregistrés chaque jour. Un vrai casse-tête chinois auquel les pouvoirs publics s'attellent à trouver la solution adéquate. C'est du moins ce qui a été annoncé lors de la conférence de presse animée hier par MM. Beldjoudi et Lakrout respectivement directeur des transports et directeur général de l'EPIC-EGCTU en présence du chargé de la communication de la wilaya d'Alger M. Mokhtar Boudina, sur le thème : Transport et circulation dans la capitale. Alger a connu ces dernières années un développement en matière de circulation et une augmentation de véhicules particuliers encouragée par l'ouverture du marché automobile et l'engouement de la classe moyenne pour l'acquisition de véhicules. Le directeur des transports a déclaré que 80 000 nouveaux véhicules ont été mis en circulation en 2004, ce qui porte le nombre à 700 000 actuellement dans la capitale. Près de un million de véhicules légers et 25 000 poids lourds sillonnent les routes de la mégapole pour y assurer la livraison et le transport des marchandises. À cela s'ajoute la grande activité portuaire où il est enregistré 420 000 conteneurs soit 70% du trafic des autres ports du pays. 8 millions de tonnes de marchandises ont transité par le port d'Alger en 2004 (40% du trafic national). Parallèlement, on notera que les 2 500 km du réseau routier s'avèrent insuffisants devant l'augmentation du nombre de véhicules. D'où une saturation et une congestion à l'origine de ce problème. “C'est dans ce sens que la démarche du wali d'Alger a été initiée induisant des mesures à prendre à court, moyen et long terme. L'aménagement d'un plan de circulation prévoit en conséquence la création d'une zone bleue touchant quelques zones de la capitale et où les poids lourds seront interdits de circulation durant la journée. Les diverses livraisons (carburant, GPL agroalimentaire, produits pour épiceries) se feront la nuit, exception faite aux produits stratégiques”, explique M. Beldjoudi. Ces nouvelles mesures sont prises en concertation avec les organisations directement concernées, à savoir, l'Ugcaa, le patronat et l'entreprise portuaire. Le conférencier précise que cette organisation s'appuie sur les résultats satisfaisants obtenus lors de la tenue du Sommet arabe. Par ailleurs, d'autres mesures seront prises comme la création du stationnement alterné sur certaines artères, tout en favorisant le sens unique. Pour sa part, M. Lakrout a rappelé qu'un certain nombre d'opérations allant dans le sens de l'allégement de la circulation a été lancé. En matière de signalisation, il dira que 200 plaques directionnelles ont été posées alors que 100 carrefours sont dotés de feux tricolores. Parlant de moyens, il fera savoir que de nouvelles acquisitions ont été faites à savoir 600 abribus, des barrières de protection (écoles, carrefours). Ajouter à cela le développement du réseau de signalisation qui est passé de 48 km en 2000 à 750 km actuellement. 7 gares routières verront le jour très bientôt à Oued El-Kerma, Café- Chergui, cité universitaire de Dergana, Khraïssia. Concernant le stationnement, les parkings totalisent 5 000 places pour un besoin de 50 000 places. Tout récemment, un parking de 280 places a été livré à la rue Menani et un autre sera lancé d'ici peu au niveau de la rue Didouche-Mourad. Abondant dans ce sens, M. Mokhtar Boudina déclarera que d'autres actions visant à soulager parallèlement le problème lié à la circulation et ce, en supprimant les marchés informels (Bouzrina-Ferhat Boussaâd) et en prrocédant à la création de 31 marchés parisiens. “Pour cela, il faut une présence permanente des pouvoirs publics”, précisera-t-il. Il soulignera qu'une nette amélioration se fera dès que les grands chantiers seront terminés. Aux questions des journalistes, M. Beldjoudi répondra que le lancement de l'opération de l'interdiction de circuler de jour aux poids lourds se fera dès que les concertations seront clôturées. Parlant de l'Etusa, il fera remarquer qu'il y a une volonté accrue à relancer cette entreprise. “Depuis 2002, un programme qui tend à une amélioration est mis en action. En plus des 150 bus acquis en 2002 et 2003, 113 nouveaux bus ont été réceptionnés entre 2004 et 2005. En somme, le parc de l'Etusa sera triplé d'ici la fin de l'année en cours”. Dans le cadre d'une politique de professionnalisation du transport, des mesures de renouvellement des véhicules ont été imposées notamment aux transporteurs privés. En 2002, il y avait 4 000 véhicules de transport privé, au 31 décembre 2004, il ne restait plus que 2 000 transporteurs. Abordant le point noir au niveau de l'entrée de l'hôpital Mustapha-Pacha, le directeur des transports dira que la question est à l'étude. Il faut savoir à ce sujet que 1 400 véhicules appartenant à des travailleurs du CHU qui en compte 5 000, y entrent quotidiennement sans compter les particuliers. A. F.