Report du scrutin présidentiel d'avril 2019, amendement de la Constitution, organisation d'une conférence nationale sont autant de scénarios avancés ces derniers jours pour contourner la maladie du président de la République et prolonger son règne. Talaie El-Houriat estime que "de telles initiatives sont, en soi, une reconnaissance de la situation difficile que traverse notre pays, par des segments du pouvoir politique en place qui a toujours nié que notre pays vit une crise profonde dont il porte l'entière responsabilité". Le bureau politique de ce parti, qui a tenu sa réunion mensuelle ordinaire, hier, sous la présidence d'Ali Benflis, refuse d'adhérer "à une quelconque démarche qui risque d'aggraver la crise au lieu d'ouvrir la voie à une solution durable de la crise que vit notre pays". Le parti d'Ali Benflis reste convaincu que seule "la tenue d'élections libres, régulières, loyales, transparentes, aux échéances électorales prévues par la Constitution est de nature à éviter à notre pays le risque d'instabilité et à permettre au peuple algérien d'exprimer souverainement ses choix". Le bureau politique de Talaie El-Houriat réitère la proposition d'Ali Benflis, contenue dans son programme électoral pour le scrutin présidentiel de 2014, à savoir l'ouverture d'un "dialogue inclusif pour une sortie de crise consensuelle, pacifique, durable, graduelle. Une proposition qui a été avalisée dans une résolution du congrès constitutif du parti et dont la première étape est la consécration de la légitimité populaire par des élections libres". Talaie El-Houriat détaille un peu plus cette proposition en soulignant que "le dialogue n'a de sens que s'il est engagé dans l'intérêt exclusif du peuple, au-dessus de toute autre considération, qu'il emporte l'adhésion de toutes les forces vives de la nation et qu'il s'inscrive dans le cadre du strict respect de la Constitution et des lois de la République". Dans ce sens, Talaie El-Houriat recommande un dialogue avec des modalités, un ordre du jour, un format, un calendrier et une liste des participants, définis par voie consensuelle. Tout en mettant en garde contre "tout dialogue de circonstance pour assurer la pérennité du pouvoir politique en place et la perpétuation de la mainmise de forces extraconstitutionnelles sur la décision politique". Analysant la situation politique actuelle, ce parti pense qu'elle a "impacté lourdement le fonctionnement de l'ensemble du système politique. Le pouvoir politique en place n'a jamais été aussi autocratique, le champ des droits et libertés aussi restreint, la gouvernance aussi déficiente, alors que la corruption fait des ravages". "Ce climat, poursuit le parti d'Ali Benflis, davantage aggravé par la confusion qui règne sur la scène politique à l'approche de l'échéance de l'élection présidentielle, rend l'environnement politique national encore plus opaque, plus illisible et plus incertain, et expose notre pays à un risque réel d'instabilité". Le bureau politique de Talaie El-Houriat assimile les scénarios élaborés ces derniers jours à d'ultimes tentatives "de sauver le régime politique en place et lui permettre de sortir de l'impasse politique actuelle, à son unique avantage". Nissa H.