Le chef des observateurs civils de l'ONU, chargés de consolider le cessez-le feu dans la province de Hodeida et de sécuriser ses ports, est arrivé hier à Aden, au début d'une mission jugée cruciale pour le Yémen, pays dévasté par la guerre. Le général néerlandais à la retraite Patrick Cammaert, un vieux routier des missions de maintien de la paix, est accompagné d'une équipe réduite d'observateurs. Selon un responsable yéménite, il doit rencontrer des dirigeants à Aden — ville du Sud où est basé le gouvernement reconnu par la communauté internationale — avant de se rendre dans la capitale Sanaa puis à Hodeida, deux villes sous contrôle des rebelles houthis. Il a été accueilli à sa descente d'avion par le général Saghir ben Aziz, le président de l'équipe représentant le gouvernement au sein d'un comité réunissant loyalistes et rebelles. Ce comité est chargé du désengagement des troupes des deux belligérants de la ville portuaire de Hodeida (Ouest), le principal front actuel du conflit. Le Conseil de sécurité de l'ONU a voté vendredi à l'unanimité une résolution prévoyant l'envoi d'observateurs civils au Yémen afin de superviser l'évacuation des combattants de Hodeida et de sécuriser le fonctionnement de son port, par où passe une large part de l'aide humanitaire et des importations du pays. Tenue par les rebelles, cette ville de quelque 600 000 habitants est en conséquence un enjeu stratégique dans la guerre opposant depuis 2015 les rebelles houthis, appuyés par l'Iran, aux forces progouvernementales, soutenues militairement par une coalition menée par l'Arabie Saoudite. La résolution rédigée par le Royaume-Uni autorise l'ONU "à établir et à déployer, pour une période initiale de 30 jours à compter de l'adoption de la résolution, une avant-garde pour commencer un travail d'observation", sous la direction du général Cammaert. Selon des diplomates, la mission d'observateurs de l'ONU devrait compter de 30 à 40 membres, des civils ayant des expériences militaires. R. I./Agences