Les produits alimentaires et pharmaceutiques, les équipements de transport et les TIC constituent les quatre secteurs prioritaires identifiés dans le cadre de la Stratégie nationale d'exportations (SNE). Le choix de ces créneaux n'est pas fortuit d'autant plus qu'ils présentent un potentiel réel à l'export. Une autre liste composée, entre autres, des cuirs et des produits chimiques… sera élaborée dans une deuxième étape. "Chaque secteur aura son plan d'action avec un échéancier prévu entre 2019 et 2023", précise Aïssa Zeghmati, coordinateur national de la SNE. Désormais, affirme-t-il, l'Algérie dispose d'une vision claire pour les exportations hors hydrocarbures (EHH) avec des objectifs stratégiques et organisationnels. La feuille de route du projet de la SNE, permettant la diversification de l'économie nationale et des exportations, devrait être remise au gouvernement en principe à la fin de l'année en cours. Il s'agit en fait d'un plan d'action stratégique opérationnel global qui a pour fondement le règlement de tous les problèmes qui entravent l'acte d'exporter dans notre pays. Ce sont ainsi toutes les fonctions transversales d'appui au commerce dont quatre ont, d'ores et déjà, été dégagées comme prioritaires. L'on a évoqué, dans ce sens, l'information et la promotion commerciale, la gestion de la qualité, la facilitation des échanges, les financements à l'export et la logistique. Ce dernier aspect a d'ailleurs été débattu lors d'une conférence organisée hier par la Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa) en marge de la Foire de la production nationale. Les participants à cette rencontre ont abordé le rôle des ports et des compagnies maritimes et aériennes dans le processus d'exportations. Présent à cette conférence, le ministre du Commerce, Saïd Djellab, a indiqué que la SNE se veut un cadre approprié pour lever les contraintes qui bloquent l'acte d'exporter et promouvoir les EHH. Il rappellera la nécessité de maîtriser les coûts de transport et ceux de la logistique de manière générale, afin de rendre les produits algériens compétitifs et de pouvoir les placer à l'étranger. Le prix de la logistique internationale représente, faut-il le préciser, environ 35% du prix de la marchandise. Le ministre mettra le cap sur l'Afrique qui demeure un marché porteur. La conquête du marché africain fera de l'Algérie, selon lui, une puissance continentale. Dans ce cadre, "il a été décidé l'ouverture des postes frontaliers en Mauritanie, au Niger et au Mali avec la négociation pour la création de zones de libre-échange", a-t-il déclaré. "Les services de la logistique doivent être développés pour devenir efficients", a-t-il encore souligné. Une chose est certaine, l'opérateur algérien doit maîtriser certaines techniques de base liées au processus d'acheminement des marchandises. Halim Kasmi, représentant du groupe Serport, a mis l'accent sur l'une des techniques principales que les exportateurs doivent connaître, notamment les incoterms qui déterminent le niveau de risque, de coût et de formalité que l'opérateur doit assumer. L'incoterm va préciser qui de l'acheteur ou du vendeur va supporter ces trois conséquences. L'opérateur doit choisir ainsi l'incoterm qui s'adapte à ses capacités. Pour M. Kasmi, de nombreux problèmes persistent encore en matière de logistique dans notre pays. Il évoquera, entre autres, l'absence d'infrastructures et de superstructures de logistiques modernes. L'intervenant soulèvera également l'écueil du fractionnement des chaînes de transport dû aux mauvaises connexions et la carence en digitalisation des opérations liées à l'administration et au commerce. Les procédures de contrôle au niveau des frontières restent, pour ce responsable, lentes et lourdes. Halim Kasmi a constaté, en outre, une atomisation et une immaturité du secteur des transports routiers de marchandises. Face à cette situation, il proposera la création d'une agence nationale de développement de la logistique et la formation de compétences dédiées à la logistique. B. K.