Décidément, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Hattab, a trouvé une nouvelle vocation, un historien en sport spécialisé en football. Il vient de raviver la polémique concernant la question ayant trait au doyen des clubs algériens que se disputent le MC Alger et le CS Constantine. Le ministre de la Jeunesse et des Sports a tranché en faveur du Mouloudia d'Alger. "Le doyen c'est le Mouloudia d'Alger", a-t-il déclaré à la presse avant d'ajouter :"Il n'y a aucune traçabilité pour prouver que le CSC est le doyen." Une déclaration qui a provoqué le courroux des supporters du CSC qui ont critiqué le comportement du premier responsable des sports à travers les réseaux sociaux. Force est de reconnaître que le MJS a commis une erreur en tranchant la question de la "doyenneté" des clubs algériens sans pour autant apporter la moindre preuve. De plus, c'est aux historiens, fins connaisseurs du football national et munis des preuves tangibles, de trancher le sujet. Mohamed Hattab vient de se substituer dans la polémique stérile à moins qu'il n'apporte des preuves concrètes. D'ailleurs, c'est ce qu'a répondu le manager général du CSC, Arama, lequel a demandé à Hattab "de montrer des documents ou d'apporter des preuves attestant que le CSC n'est pas le doyen des clubs algériens. Les autres choses ne m'intéressent pas. L'histoire retient que le CSC est le doyen", a-t-il déclaré. Et ce n'est pas la première fois que le ministre de la Jeunesse et des Sports s'emmêle les pinceaux quant à certaines questions notamment celle ayant trait à l'organisation de la Coupe d'Afrique des nations. Tout le monde se rappelle la fameuse phrase de Hattab, lorsqu'il avait affirmé que "la presse et les médias en général pensent qu'abriter une compétition internationale est dans nos cordes. Vous savez, les médias ne nous ont pas aidés. Ils ont donné beaucoup d'importance au dossier de l'organisation, comme si nous étions dans l'obligation d'accueillir cette grande manifestation sportive. Beaucoup d'entre vous connaissent la fameuse chanson de Hadj El-Anka ‘Yehasbou koulchi khefif ghir adji ou zdem' (les gens pensent que tout est facile, il suffit de se lancer). Ce n'est pas de cette manière qu'on va déposer notre candidature", avait-il indiqué. "Il est clair que nous voudrions abriter un tel événement, mais de là à dire que l'Algérie a refusé d'organiser la CAN en raison de l'absence d'infrastructures sportives est une erreur, car nous disposons de 53 complexes sportifs à travers le territoire national. Nous pouvons organiser une Coupe d'Afrique le plus normalement du monde." Cette intervention avait poussé les observateurs et la presse nationale à s'interroger quant aux arguments avancés. Contrairement à ce que soutiendrait Hattab, il était clairement établi aujourd'hui que l'Algérie, avec des projets de nouveaux stades largement en retard, dont certains devaient être prêts en 2017 (dans le cadre du dossier de candidature pour la CAN-2017, rejeté par la CAF au profit du Gabon), ne pouvait être prête d'ici à juin 2019, surtout avec une CAN à 24 équipes. Tout le monde savait donc que c'est un problème infrastructurel avant tout. Et il n'y a pas de honte à le reconnaître au lieu de se cacher derrière des arguments sournois. N. T.