Les rapports avec une partie des enseignants, affiliés au Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) et l'administration rectorale, sont toujours aussi tendus. En témoigne le dernier PV de l'assemblée générale du Cnes, transmis à la presse, lequel évoque une tentative de l'administration rectorale "d'empêcher le déroulement" normal de cette réunion, prévue le 20 décembre dernier. Et ce, en dépêchant des agents de sécurité, afin d'empêcher, affirme-t-on, la "tenue de cette assemblée". Le recteur de l'université, le Pr Saïdani, s'est fondé sur le fait que le dossier Cnes est problématique dans la mesure où le syndicat dispose de deux directions parallèles, qui se disputent le sigle. Plus encore, que l'affaire est désormais entre les mains de la justice. Et, par conséquent, c'est à celle-ci de trancher en toute indépendance. Aussi, en attendant que la justice détermine "l'aile légale, l'activité de ce syndicat est officiellement gelée". L'AG des enseignants affiliés à cette aile, dite "légitime" du Cnes, a pu se dérouler en raison du nombre conséquent d'enseignants présents. Ils n'ont pas manqué de dénoncer, à ce propos, les "violations répétées des franchises pédagogiques (qu'est un amphithéâtre), qui nuisent à la nature de l'université, lieu de savoir, de débats et de libertés d'expression". Dans leur PV, les syndicalistes ont rappelé qu'ils ont agi en tant que section locale du Cnes, agréé par le ministère du Travail en date du 7 janvier 1992. Et que, par conséquent, les "déclarations de couloir" n'engagent que leurs personnes et ne sont que "pures affabulations" et qui sont à la limite de la diffamation, allusion à l'autre aile qui se dispute la "paternité du Cnes" en l'occurrence. Les discussions ont ainsi porté sur la situation socioprofessionnelle et pédagogique que vit la communauté universitaire, en général, et celle des enseignants, en particulier. Et après débats, il a été décidé d'organiser une journée de protestation avec sit-in devant le rectorat dès la reprise des cours — la date n'a pas été arrêtée — "pour dénoncer les agissements de l'administration envers les enseignants, mais aussi toute la communauté universitaire" ; de créer des coordinations syndicales dans chaque faculté ; d'organiser un cycle de tables rondes et de conférences sur le droit du travail et le syndicalisme ; d'adresser au recteur la plateforme de revendications ci-jointe au PV ; de tenir une assemblée générale qui statuera sur le dépôt d'un préavis de grève, à défaut d'une réponse à l'entrée des vacances d'hiver ; et enfin de soutenir l'action du Conseil national du CNES pour une coalition intersyndicale de l'enseignement supérieur, afin de réhabiliter le statut de l'enseignant universitaire. Le Pr Saïdani a expliqué que sa démarche sera déterminée par la décision de justice qui tranchera le conflit opposant les deux directions se réclamant du Cnes ; les deux directions n'ont pas le droit d'activer en l'état actuel des choses. Quant à la plateforme de revendications, élaborée par la section locale du Cnes, l'administration de l'université demeure "respectueuse et à l'écoute des partenaires sociaux dans le cadre, encore une fois, de la loi". Et de préciser que l'équipe dirigeante de l'université est mobilisée 24h/24 et 7 jours/7 "pour l'amélioration continue du cadre de travail et pour assurer une gestion rationnelle des moyens de l'établissement". Le classement récent des universités est une parfaite illustration, ajoutera-t-il, "du fruit du travail accompli à tous les niveaux et de l'accompagnement efficace du ministère par les moyens appropriés". Le classement universel Scimago des universités du mois de juin dernier a donné la 1re place à l'échelle nationale à l'université Abderrahmane-Mira de Béjaïa. Un second classement anglais (Times Higher Education, paru en août dernier, a confirmé, a rappelé avec insistance le Pr Boualem Saïdani, cette 1re position à l'échelle nationale et un classement dans les tops 1000 à l'échelle mondiale. Un 3e classement thématique vient de paraître. Il est publié par Times Higher Education et concerne le domaine des sciences technologiques. "Non seulement Béjaïa est leader au niveau national, mais elle est désormais classée dans les tops 500. Une première dans l'histoire de l'Université de Béjaïa." M. OUYOUGOUTE