Louant les résultats probants réalisés au terme de la saison agricole 2017-2018 par la filière céréalière notamment, le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdelkader Bouazghi, a insisté sur la réunion de toutes les conditions favorables au maintien du cap de production record atteint. C'était lors du regroupement national dédié à la promotion de la filière céréalière, tenu jeudi passé à la maison de culture Malek-Haddad de Constantine, qui a connu la participation d'intervenants dans le secteur, venus de plus d'une trentaine de wilayas. Mettant l'accent sur l'importance de cette filière dans la stratégie économique et sociale du gouvernement, le ministre évoquera, surtout, dans son intervention, "une ressource déterminante dans la sécurité alimentaire du pays qui constitue une base de la souveraineté nationale". Citée en exemple, la wilaya de Constantine, devenue selon le ministre "un pôle et un modèle à suivre en termes de diversification de la production agricole, notamment des céréales et légumineuses", atteste, pour lui, "des avancées considérables dans le développement de l'agriculture et rural". Par les chiffres, il étayera, à ce titre, non pas de manière fortuite, que la production agricole globale en 2018 a atteint les 3 216 milliards de dinars, soit 30 milliards de dollars contre 5 milliards de dollars seulement en 2000. Une production contribuant, selon le ministre, à hauteur de 12,3% au PNB et employant jusqu'à 21% de la main-d'œuvre globale. Aussi, insistera-t-il sur "le renforcement de l'organigramme de la production agricole, notamment céréalière, par l'intensification de la concertation et de la coordination entre tous les acteurs et partenaires du secteur à travers l'identification des besoins et en veillant à la réunion des conditions favorables pour l'amélioration des performances productives". Cette rencontre nationale, qui intervient à la suite des conclaves régionaux entamés depuis le début du mois de décembre dernier, aspire aussi à évaluer les mesures d'accompagnement mises en place pour la campagne labours-semailles, à l'effet d'améliorer et de réunir les moyens nécessaires à l'augmentation des capacités de production. Pour le ministre, ce segment constitue "un poids social et économique important dans la stratégie alimentaire de l'Algérie de par une consommation de céréales annuelle évaluée à 251 kg par personne pour une filière qui emploie plus de 600 000 travailleurs indépendamment du secteur des transformations". 3,44 millions d'hectares cultivés en 2018 pour une production record qui a avoisiné 61 millions de quintaux et 1,3 million de quintaux de légumineuses, il s'agit donc pour M. Bouazghi de "consolider ces résultats probants à travers une batterie de mesures permettant aux agriculteurs de céréales d'exprimer pleinement leurs capacités productives d'autant plus que 3,2 millions d'hectares ont été cultivés jusqu'à présent, soit une augmentation de 12% par rapport à la même période de l'année dernière. L'objectif étant d'arriver cette année à 3,5 millions d'hectares". Et d'énoncer donc les facilitations et les mesures prises pour cette campagne, à savoir "les facilités accordées aux agriculteurs céréaliers pour obtenir différents intrants, moyens matériels, prêts bancaires et accords d'assurance des récoltes, la mise à leur disponibilité de 3,9 millions de quintaux de semences améliorées par l'OAIC et 1,48 million de quintaux d'engrais, le financement de la campagne par le prêt Rfig au profit des agriculteurs à hauteur de 16 milliards de dinars, en sus d'un accompagnement par un programme de sensibilisation et de formation au profit des agriculteurs tout au long du processus de production". Epidémie des petits ruminants : les vaccins arrivent "Nous sommes à présent dans l'accompagnement des éleveurs notamment par le vaccin à travers toutes les wilayas du pays en mettant à la disposition des services vétérinaires des quantités importantes de doses de vaccin et nous avons pris des mesures urgentes au niveau du gouvernement pour importer une importante quantité de vaccins, afin de les mettre à la disposition des éleveurs. Nous avons finalisé les formalités et pris attache avec les laboratoires pour une livraison qui interviendra à la fin de ce mois", a indiqué le ministre à propos de l'épidémie des petits ruminants. S'agissant des indemnisations des éleveurs touchés, Abdelkader Bouazghi rassurera, également, que les caisses d'assurances agricoles se chargeront des dédommagements des éleveurs assurés, alors que l'Etat, à travers le ministère de l'Agriculture, prendra des mesures pour assurer tous les préjudices subis par les éleveurs non assurés. Kamel Ghimouze