La valeur de la production des céréales a enregistré une évolution significative", en 2018 s'élevant ainsi à plus de 220 milliards DA, dont 141,7 mds DA constitués de blé dur, a indiqué à Alger, le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, M. Abdelkader Bouazghi. La valeur de la production des céréales a enregistré durant la saison des moissons-battage 2017-2018 une évolution "significative" passant de 135,302 mds DA en 2017 à 220, 257 mds DA en 2018, soit une hausse de 63% par rapport à la campagne précédente, a précisé M. Bouazghi lors d'une une rencontre d'évaluation de la campagne 2017-2018, organisée au siège du ministère. Ainsi, la valeur de production de la filière céréalière représente 7,5% de la valeur de la production agricole globale de 2017 et la consommation nationale par habitant et par an se situe autour de 251 kg. Bouazghi a, à ce titre, tenu à mettre l'accent sur l'intérêt accordé par les pouvoirs publics à la filière céréaliculture, compte tenu de son poids dans l'économie nationale et de son importance dans l'alimentation humaine et animale. Le ministre a ajouté que la filière céréalière concerne presque la moitié des exploitations agricoles du pays, avec une superficie 3,5 millions d'ha et procure plus de 600.000 emplois, auxquels il faudra ajouter le nombre d'entreprises en activité dans le secteur de la transformation des céréales. Selon lui, ces indicateurs ont fait que les pouvoirs publics ont toujours accordé à la céréaliculture une importance "capitale" qui s'est traduite par une série de programmes de développement. Cet intérêt a permis à la filière céréalière d'enregistrer durant la campagne 2017-2018 une production "record", atteignant ainsi plus de 60 millions de quintaux, a signalé le ministre de l'Agriculture. "La production céréalière réellement obtenue, durant la campagne 2017-2018 a atteint 60,5 millions de quintaux contre 34,7 millions quintaux, durant la campagne précédente, soit une augmentation de 74,4%", a précisé M. Bouazghi. Plus précisément, le ministre de l'Agriculture a fait savoir que la production céréalière est repartie entre le blé dur à raison de plus de 31,5 millions quintaux contre 19,9 millions quintaux, durant la campagne précédente, soit une augmentation de 58%. Concernant la production de l'orge, elle a atteint plus de 19,5 millions de quintaux contre 9, 69 millions quintaux durant la campagne précédente, soit une hausse de 100 %. Le reste de la production est constituée de blé tendre (7,9 millions de quintaux) et d'avoine, a ajouté M. Bouazghi. Ainsi, il s'agit d'une production "record, qui n'a jamais été réalisée", s'est -il félicité soulignant que "cette augmentation de la production est due essentiellement aux moyens matériels et humains mobilisés, au suivi rigoureux effectué par les cadres du secteur au niveau central et local et à l'amélioration de la productivité par hectare, toutes espèces confondues, qui est passée de 15 quintaux/hectare en 2016/2017 à 19 quintaux/hectare en 2017/2018". S'agissant de la quantité de céréales collectée par les Coopératives des céréales et légumes secs (CCLS) auprès des céréaliculteurs, elle a atteint 27 millions de quintaux contre plus de 16 millions de quintaux, livrés la campagne écoulée, soit une hausse de 67%. Le blé dur représente, selon le ministre, 76% du volume global collecté, soit plus de 19,9 millions de quintaux. Selon le ministre, ce volume est "nettement supérieur" au bilan de collecte enregistré lors de la campagne écoulée qui était de 13,6 millions de quintaux, soit une hausse de 46%. Il a, à ce propos, rappelé que dans le cadre du Plan National de Développement Agricole, il est prévu d'augmenter la superficie irriguée à huit (8) millions d'hectares. A propos des superficies emblavées, au titre de la campagne 2017/2018, celles-ci ont représenté plus de 3,4 millions ha contre plus de 3,5 millions ha pour la campagne 2016/2017. Par espèce, les emblavures se sont réparties entre le blé dur avec plus de 1,59 millions d'hectares, soit 46%, le blé tendre avec 480.671 hectares, soit 14%, l'orge avec 1,28 million d'hectares soit 36% et l'avoine avec 81.171 hectares, soit 2%. S'agissant de la mobilisation d'intrants, le ministre a noté que l'approvisionnement en semences réglementaires issues de la production nationale, a été assuré dans de bonnes conditions avec la mobilisation, dès le mois d'août dernier, d'un volume de 2,7 millions de quintaux par l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC). Concernant les engrais, un volume de 1,9 million de quintaux a été mobilisé, contre 1,6 million de quintaux durant la campagne précédente, à raison de 918. 830 quintaux d'engrais de fond et 967. 740 quintaux d'engrais de couverture. Abordant les conditions climatiques, M. Bouazghi a estimé que d'une manière générale, ces dernières ont été "favorables" pour le démarrage des travaux de préparation du sol ainsi que pour la mise en place des cultures. "Une bonne répartition pluviométrique a été enregistrée dans le temps et sur l'ensemble des zones céréalières, ce qui a favorisé le développement de la végétation, principalement durant la saison printanière qui s'est distinguée par un excédent pluviométrique sur l'ensemble des régions.", a-t-il ajouté. Evoquant le financement de la campagne, il a précisé qu'il a été assuré par les crédits octroyés aux agriculteurs (13.540 agriculteurs) sur le crédit R'FIG, et ce, pour un montant global de 6,8 Mds DA et sur le Crédit ETTAHADI (322 agriculteurs) pour un montant global 3,9 Mds DA. Le ministre a, en outre, fait part de la campagne labours semailles 2018/2019. Il a, à ce titre, fait savoir que la préparation de la prochaine campagne a connu la mise en œuvre de plusieurs mesures à l'effet de réunir les conditions de sa réussite, dont notamment, l'ouverture depuis le 15 juillet dernier, des guichets uniques au niveau des 42 Coopératives de céréales et légumes secs, la mobilisation de plus de 4,2 millions de quintaux de semences propres, de qualité et prêtes à l'ensemencement et la disponibilité des engrais (phosphatés et azotés) au niveau des CCLS.
"Les fruits et légumes sont sains " Le ministre a par ailleurs affirmé samedi que "les fruits et légumes produits sont sains et soumis au contrôle continu des services concernés", indiquant que la consommation de ces produits n'a aucune lien avec les cas de choléra enregistrés récemment dans certaines wilayas du pays. "Je rassure les citoyens que les fruits et légumes produits en Algérie sont sains car les services concernés relevant du ministère de l'Agriculture en coordination avec ceux des ministères de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire et du Commerce, veillent sans cesse au contrôle de leurs qualités", "L'Algérie exporte régulièrement et constamment de grandes quantités de fruits et légumes vers les marchés étrangers connus pour leurs rigueurs et nous n'avons enregistré aucun problème, mais plutôt ces produits sont fortement demandés vu leur bonne qualité", a-t-il soutenu. Interrogé lors des débats sur l'irrigation des terres agricoles par les eaux usées et ses conséquences sur la santé du consommateur, le ministère, rappelle-t-on, a tenu à signaler que l'agriculteur qui recourt à ce type d'irrigation sera soumis à des sanctions telles la saisie des moyens utilisés dans l'irrigation, des poursuites judiciaires, rassurant toutefois que "les eaux destinées à l'irrigation des fruits et légumes sont "saines" et ne peuvent en aucun cas être à l'origine de la propagation de l'épidémie du choléra.