Les Kurdes et la Russie ont rejeté hier toute création d'une zone de sécurité dans le nord de la Syrie, frontalier avec la Turquie, comme l'ont suggéré Ankara et Washington, après une discussion téléphonique entre Donald Trump et Recep Tayyip Erdogan. Le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, a indiqué hier que le gouvernement syrien devait reprendre le contrôle du nord de la Syrie. "Nous sommes convaincus que l'issue optimale, et la seule qui soit juste, est un passage de ces territoires sous contrôle du gouvernement syrien, des forces armées syriennes et de leurs structures administratives", a déclaré M. Lavrov lors de sa conférence de presse annuelle. Il a ajouté "soutenir les contacts qui ont commencé entre des représentants kurdes et les autorités syriennes avec l'objectif de se mettre d'accord sur la manière de rétablir la vie dans un Etat unique sans ingérence extérieure". Les Kurdes de Syrie ont rejeté hier, eux aussi, l'instauration de cette "zone de sécurité" sous contrôle de la Turquie dans le nord du pays, une initiative évoquée par Ankara en partenariat avec Washington, qui cherche à atténuer les conséquences du départ annoncé de ses troupes. Depuis la mi-décembre, la Turquie est revenue à la charge contre la principale milice kurde de Syrie, les Unités de protection du peuple (YPG), menaçant de lancer une nouvelle offensive dans le nord syrien pour déloger les combattants de sa frontière. Dans ce contexte délicat, Washington, allié stratégique de la Turquie au sein de l'Otan, mais également partenaire des YPG dans la lutte contre les terroristes du groupe autoproclamé Etat islamique (EI/Daech), se retrouve pris en étau, et tente de trouver une solution. R. I./Agences