La manifestation s'ébranlera à 11h du campus universitaire Hasnaoua et cheminera sur l'itinéraire menant vers la placette M'barek-Aït Menguellet, située à proximité de l'ancienne gare routière de Tizi Ouzou. à l'issue de la réunion qui a été initiée, hier, à Tizi Ouzou, par la coordination nationale des comités de soutien aux travailleurs de Cevital et aux investissements économiques, à l'effet d'élargir la contestation citoyenne dans le sillage de la marche historique du 11 décembre dernier à Béjaïa et de maintenir, ainsi, la flamme de l'espoir, l'assistance a, finalement, tranché pour une marche populaire qui aura lieu le 5 mars prochain à Tizi Ouzou. Le principe d'une marche à Tizi Ouzou n'a, à vrai dire, pas tardé à faire consensus au sein de l'assistance qui était, pourtant hétéroclite et tellement nombreuse que la salle de la maison de la culture Mouloud-Mammeri s'est révélée trop exiguë pour la contenir. C'est au cours de la rencontre présidée par Mourad Bouzidi et qui a débuté à 13h, que l'idée de la marche a été prise par les participants qui l'ont même qualifiée de "nécessité". Les présents parmi lesquels figuraient des militants politiques, des présidents d'APC, des syndicalistes, des militants associatifs et de nombreux citoyens, ont décidé que la marche s'ébranlera à 11h du campus universitaire Hasnaoua pour suivre l'itinéraire menant vers la placette M'barek-Aït Menguellet, située à proximité de l'ex-gare routière de Tizi Ouzou. Un comité d'organisation devait être formé à la fin de la rencontre pour mener une campagne de sensibilisation en direction des citoyens à travers tout le territoire de la wilaya à l'effet d'obtenir une adhésion massive à cette action de rue que les présents ont d'ores et déjà baptisée "La marche de l'espoir pour la jeunesse". "Les jeunes n'ont aujourd'hui que deux rêves : obtenir un visa ou travailler à Cevital. Les visas se font de plus en plus rares donc il ne nous reste qu'à nous battre pour le déblocage des investissements de Cevital et de tous les autres investissements bloqués pour permettre à ces jeunes d'avoir des emplois dignes", a lancé Rachid Saou, membre de la coordination, sous un tonnerre d'applaudissements. "Nous devons faire de cette marche, une mise en garde en direction du pouvoir. Si les investissements bloqués ne sont pas débloqués, nous allons bloquer l'élection présidentielle", a ajouté Khaled Tazaghart qui, au préalable, a tenu à répondre à ceux qui s'interrogent sur son soutien à Cevital. "Rebrab, je ne le connais pas personnellement, mais nous marcherons pour nos enfants qui, par désespoir, se ruent sur des barques de fortune pour mourir en mer, nous marcherons pour le droit à notre existence car c'est de notre existence qu'il s'agit", a-t-il fulminé tout en ajoutant : "Le pouvoir doit arrêter sa salle guerre contre la Kabylie." Intervenant dans le même ordre d'idées, Hamou Boumedine s'en est violemment pris à Ouyahia qui, dit-il, a qualifié d'illégal le blocage des investissements de Cevital quand il était chef de cabinet à la Présidence et qui a accentué les blocages une fois Premier ministre. "Qu'est-ce qui a changé M. Ouyahia si ce n'est qu'on t'a tiré les oreilles ! En tout cas, on sait pertinemment que si Rebrab avait soutenu le 4e ou le 5e mandat, tous ses projets auraient été débloqués. Tout le monde aujourd'hui sait qu'il s'agit d'un problème politique", a-t-il souligné avant d'appeler la population à "engager un combat pour se réapproprier les droits économiques de la Kabylie". "Nous mobiliser est une nécessité car le pouvoir est en train d'affamer la Kabylie", ajoute, pour sa part, un militant associatif venu de Boumerdès. "Il faut dire la vérité, si Rebrab est bloqué dans ses projets c'est parce qu'avec sa production il pose problème à ceux qui se partagent le gâteau de l'import-import", dénonce encore un retraité. "La Kabylie en a marre de vivre des pensions de chahids, de victimes du terrorisme et de rappelés du Service national. Elle veut vivre de l'emploi et dans la dignité", fulmine encore un jeune qui ajoute : "Nous n'arrêtons pas de parler de la main de l'étranger, aujourd'hui la main de l'étranger est celle qui bloque l'investissement, qu'il appartienne à Rebrab ou à un autre." Sur proposition de nombreux participants à la rencontre, Mourad Bouzidi, le coordinateur national des comités de soutien, a tenu à préciser qu'en ce qui concerne les mots d'ordre de cette marche du 5 mars, la revendication portant sur un plan spécial de soutien aux régions rurales et montagneuses sera ajoutée à celles déjà existantes, à savoir mettre fin à la politique de deux poids deux mesures dont Cevital est victime et réclamer une répartition équitable des richesses du pays. Avant d'ouvrir le débat, le coordinateur des comités de soutien a, en présentant la genèse des péripéties de Cevital, tenu à souligner que ces blocages relèvent d'un "comportement anti-national". "Ce que le pouvoir est en train de tuer ce n'est pas Rebrab, mais l'espoir de toute une jeunesse. Lorsqu'on est en pleine crise économique et que quelqu'un vient dire au pouvoir nous avons la solution mais que ce même pouvoir continue de le bloquer relève d'un comportement anti-national", a-t-il soutenu non sans situer ces blocages dans le clivage entre l'Algérie qui veut produire et celle qui veut continuer à vivre de la rente. Samir LESLOUS