Des protestataires ont été violemment bousculés par les éléments des forces de l'ordre déployés massivement, dans la matinée d'hier, autour du cabinet du wali de Constantine. C'est hier, lors d'un imposant mouvement de protestation que des dizaines de personnes, venues des quatre coins de la ville, se sont regroupées pour crier leur ras-le-bol et leur colère vis-à-vis des autorités, dénonçant la mise à l'écart de leurs dossiers de demande de logement. Ils sont, pour la plupart, détenteurs de bons de pré-affectation qui datent de l'année 2001. "À mon âge, j'ai été traînée par terre par un élément de la police qui ne voulait pas que je m'approche du cabinet du wali. Nous ne sommes pas là pour créer des problèmes, nous essayons seulement de faire entendre notre voix au premier responsable de la wilaya", lance une vieille femme venue d'El-Mania. Devenus quasi quotidiens depuis plusieurs mois, les mouvements de protestation relatifs au logement social à Constantine se sont amplifiés ces derniers jours, suite à l'affichage d'une liste de 2 500 bénéficiaires. En effet, le nombre important de logements sociaux distribués, périodiquement ces dernières années ne semble pas diminuer, un tant soit peu, le nombre des demandeurs de logement qui viennent de manière régulière manifester leur colère devant le cabinet du wali ou le siège de la daïra de Constantine situés au centre-ville. "Nous sommes là aujourd'hui pour dire ça suffit, nous ne pouvons plus patienter, nous avons tous besoin d'un logement, nous avons des pré-affectations mais nous ne figurons sur aucune liste, depuis plusieurs années alors que d'autres si", se demande un père de famille habitant à la cité Ouinet El-Foul. "J'ai déposé mon dossier de demande de logement en 1991, et à ce jour je n'ai aucune réponse, je connais des personnes qui ont déposé leur dossier en 2005 et qui ont bénéficié récemment d'un logement social", s'écrie Hassen, un des protestataires qui scandaient des slogans contre le wali de Constantine et le chef de daïra. Ces derniers, selon les protestataires, sont les premiers responsables de cette situation. "Le wali est le premier visé par ce mouvement de protestation. Nous demandons que le problème du logement soit pris au sérieux par lui", gronde Ahmed qui est venu de la daïra de Hamma-Bouziane. Il ajoute : "À Hamma-Bouziane, la situation est bien pire, les logements se distribuent sous le manteau ou bien contre une somme d'argent et tout le monde le sait." Les demandeurs de logement ont refusé de quitter les lieux et ont exigé de voir le wali en personne. Par ailleurs, ce dernier, et au même moment, a affirmé dans une déclaration à la radio locale que "552 logements sociaux destinés au programme d'éradication de l'habitat précaire et à la vieille ville seront distribués avant la fin du mois de mars prochain. Cette liste est le dernier quota de 3 250 logements déjà distribués". En ce qui concerne le programme AADL, le même responsable a indiqué que ses services veillent à la finalisation du projet de 2 150 logements dont la distribution est prévue avant le mois de ramadhan prochain. Iness Boukhalfa