Le produit continue à être écoulé, mais sous une nouvelle appellation. Il a une identité turque et reste présenté aux Algériens comme un remède miracle. Il est vendu sur des sites marchands. L'affaire "RHB" ou Rahmet rabbi de Toufik Zaïbet, présenté, dans un premier temps, comme un remède miracle contre le diabète avant d'être interdit de commercialisation fin 2016, revient sur le devant de la scène avec les dernières déclarations de Saïd Djellab, ministre du Commerce. Répondant, jeudi dernier, aux questions orales lors d'une séance plénière à l'Assemblée populaire nationale (APN), sur les résultats des analyses de laboratoires sur le complément alimentaire "RHB" non révélés par le ministère, ce dernier a expliqué que "les compléments alimentaires ne requéraient aucune autorisation du ministère du Commerce pour leur fabrication, leur importation ou leur commercialisation". Il précise que ces derniers "sont soumis à une réglementation régissant l'activité commerciale des produits alimentaires, à savoir le contrôle et la protection du consommateur". Il rappelle que le ministère de la Santé avait classé ce produit comme "complément alimentaire" et non comme"médicament pour les diabétiques", indiquant que son département "avait retiré, temporairement, ce produit de la chaîne de consommation, afin de finaliser l'enquête". Djellab révèlera que les résultats des analyses ont, bel et bien, attesté que le produit en question "n'était pas conforme à la loi en vigueur concernant ce type de produits alimentaires", poursuivant que "sur le plan procédural, cette affaire a été présentée devant le Conseil d'Etat qui n'a toujours pas tranché". Et c'est justement là que ce qui apparaissait très simple se complique et suscite moult interrogations. Après un travail "mâché" par le ministère du Commerce qui a visiblement mené une étude minutieuse (enquête à l'appui) et veillé au respect des procédures, le Conseil d'Etat aurait dû compléter l'investigation et rendre rapidement son verdict d'autant qu'il s'agit de la santé des Algériens sur une maladie chronique très sensible. Il n'en fut rien. Le Conseil d'Etat a tardé à trancher la question, maintenant un flou total sur une affaire qui a fait scandale en révélant des dysfonctionnements à plusieurs niveaux. Pis, au cours de l'année écoulée et encore aujourd'hui, ledit produit continue à être écoulé, mais sous une nouvelle appellation. Il a, désormais, une identité turque et reste présenté aux Algériens comme un remède miracle. Il est vendu sur des sites marchands comme Oued-Kniss et d'autres réseaux sociaux avec, à leur tête, des pages ou des annonces sur Facebook sans que les pouvoirs publics lèvent le petit doigt. Il est fabriqué en tant que complément alimentaire par une firme turque appelée "üretici firmanın sorumluluğu" qui le commercialise sous la marque "Afiyet sifa" tout en mentionnant "RHB". Le prix proposé aux Algériens varie entre 2 500 et 3 000 DA. Nabila Saïdoun