Sous une autre appellation et un autre emballage, le fameux médicament «miracle» contre le diabète, «Rahmet Rabbi» (RHB), sera re-commercialisé dans une vingtaine de pays, dès le mois de septembre. Une annonce faite mardi, depuis Istanbul (Turquie), par le très controversé Toufik Zaibet. Dans une vidéo postée sur la page facebook de l'université «International Union of Universities» à Istanbul, dirigée par Mohammed Khaer Al-Ghabani, Zaibet a présenté son produit comme un «complément alimentaire» algéro-turc, censé guérir le diabète. Dans cette vidéo, Zaibet révèle qu'avec l'aide de l'université en question et Al-Ghabani, le produit a été amélioré et développé. «Il sera disponible dès le mois de septembre prochain, dans une vingtaine de pays dont la Turquie», a-t-il précisé. L'homme qui a suscité une polémique suite à la vente de son complément alimentaire, revient en scène après une absence de quelques mois, depuis Istanbul. L'homme qui a défrayé la chronique, rappelle dans sa vidéo que le produit en question a été brièvement commercialisé en Algérie, avant d'être retiré. En effet, la vente de ce produit avait suscité une vive critique et beaucoup d'indignation dans la communauté médico-scientifique. Cette affaire a très vite tourné au scandale, après les aveux du ministre de la Santé de l'époque, Abdelmalek Boudiaf, qui s'était dit trompé et trahi. Le ministère du Commerce a fini par interdire sa commercialisation sur le marché national, dans l'attente d'analyses, en application du principe de précaution. Sa compétence remise en cause, Toufik Zaibet a fini par avouer qu'il ne possédait aucun diplôme lui permettant de fabriquer un médicament, et qu'il n'avait pas eu un doctorat d'une université suisse. Seulement, le fameux RHB est en passe de revenir sur le marché algérien de manière déguisée. Il est proposé aux Algériens sous un nouvel emballage et un nouveau nom «Afiyet Silca», au prix de 10 dollars la boîte de 40 comprimés. Zaki Hariz, président de la Fédération des consommateurs algériens, revient sur l'interdiction de la vente du RHB. Il a estimé que ce n'est pas le produit qui a été critiqué en tant que tel, mais c'est «la publicité mensongère» dont il a bénéficié depuis le début de sa commercialisation. Selon lui, les résultats des analyses, demandées par le ministère du Commerce, n'ont montré aucun composant néfaste à la santé des malades. «Son interdiction de vente relève de l'administration vu que les résultats des analyses ont montré qu'il ne représente pas un danger pour la santé des malades». Sur la question de sa possible re-commercialisation en Algérie, sous une autre appellation et emballage, notre interlocuteur a estimé que c'est au ministère du Commerce de prendre les mesures adéquates pour l'interdire ou pas, privilégiant «la sanction du marché». De son côté, Dr Mohamed Bekkat Berkani, président de l'Ordre national des médecins, a estimé que c'est aux services du ministère du Commerce de prendre ses responsabilités, quant à une probable vente de ce complément alimentaire en Algérie. «Le RHB a bénéficié d'une publicité mensongère qui le présentait comme un médicament miracle du diabète et une substitution et qui a reçu les éloges de l'ex-ministre de la Santé», a-t-il expliqué, avant d'ajouter que «Toufik Zaibet ainsi que Mohamed Boudiaf devraient répondre à la justice suite à cette escroquerie». Bekkat charge encore une fois Zaibet : "Vous êtes un charlatan. Il ne suffit pas de changer l'emballage pour changer la réalité les faits». Rappelant qu'il y a plus de quatre millions d'Algériens atteints du diabète, Bekkat estime nécessaire que le ministère du Commerce contrôle tous les médicaments et compléments alimentaires produits localement et importés, pour pouvoir prendre toutes les précautions nécessaires.