Jugeant encourageants les résultats du dialogue multilatéral de décembre 2018 à Genève, l'émissaire onusien propose au Conseil de sécurité de rencontrer ses interlocuteurs en février et de tenir une seconde table ronde en mars. Lors de la présentation de son rapport intermédiaire au Conseil de sécurité de l'ONU mardi soir, l'envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Horst Kohler, a annoncé son intention de poursuivre la série de rencontres entre les deux parties en conflit, le Maroc et le Front Polisario, en présence des deux pays voisins, l'Algérie et la Mauritanie. Il envisage ainsi de rencontrer dès ce mois de février ses interlocuteurs et de convoquer en mars une nouvelle table ronde, après avoir jugé la reprise du dialogue multilatéral en décembre encourageant. Après une session à huis clos de l'organe exécutif de l'ONU au cours de laquelle Horst Kohler a rendu compte de ses travaux, les ambassadeurs sud-africain, Jerry Matthews Matjila, et français, François Delattre, ont estimé que la première rencontre de Genève a été "très positive" et "l'environnement est bon". Nouveau membre non permanent depuis le 1er janvier, l'Afrique du Sud soutient les revendications de référendum et d'indépendance du Front Polisario, avec lequel elle entretient des relations diplomatiques. De son côté, la France soutient sans réserves la position du Maroc qui refuse tout référendum et toute autre solution pour le Sahara occidental qu'une autonomie sous souveraineté marocaine. Horst Kohler "est très prudent dans son approche et ne veut perdre personne en route", a expliqué à des journalistes l'ambassadeur allemand à l'ONU, Christoph Heusgen. Ce dernier a ajouté : "Ce qu'il nous faut maintenant, c'est réaliser des progrès" et Horst Kohler dispose d'un large soutien au Conseil pour des "mesures de confiance : déminage, réunion des familles dispersées". L'émissaire de l'ONU a donc fait part de sa volonté d'organiser la prochaine table ronde en mars, sans toutefois en préciser la date et le lieu de son déroulement. Juste après le briefing de Horst Kohler devant le Conseil de sécurité, le Front Polisario a indiqué dans un communiqué qu'il existait "une réelle fenêtre d'opportunité" pour régler le conflit au Sahara occidental, appelant le Conseil de sécurité à "agir dans l'intérêt du processus de paix". "Grâce au leadership de l'envoyé personnel et au soutien actif du Conseil de sécurité, nous avons maintenant une réelle fenêtre d'opportunité pour trouver une solution juste, pacifique et durable menant à un véritable processus d'autodétermination au Sahara occidental", a souligné le Front Polisario. Rappelons que les discussions début décembre à Genève étaient les premières depuis six ans. Selon plusieurs diplomates, à la différence de précédentes négociations, elles se sont déroulées dans une "très bonne atmosphère", "un très bon climat", une "grande cordialité", "chacun écoutant l'autre". Des rires ont même parfois fusé lors d'échanges.