Il promet que cela doit changer, relevant qu'il n'y a pas de raison que celui qui consomme plus d'énergie ne paie pas plus. Le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, est revenu, jeudi dernier, en marge de sa visite dans la wilaya de Tissemsilt, sur la tarification de l'électricité et du gaz, annonçant que son département a soumis au gouvernement une proposition sur une révision pratique du soutien de l'Etat à l'énergie et que l'Exécutif y travaille. Il s'est, toutefois, gardé de donner des détails sur la manière dont les pouvoirs publics comptent modifier le système des subventions à l'énergie. Ce qui est, cependant, sûr, c'est que le prix de l'électricité pratiqué aujourd'hui n'agrée pas le ministre. Il explique que l'Etat a établi un prix social, inférieur au prix du marché. Mais que tout le monde en profite, pas uniquement les démunis. Fournissant des ordres de grandeur qui donnent une idée générale sur le coût de l'électricité, le ministre précise que cette énergie nous revient cher. Il souligne ainsi que le prix réel du kilowattheure revient à "12 DA", alors que le citoyen ne paye que "4 DA". Le différentiel est supporté par le Trésor public. Le ministre fait une comparaison des tarifs en Algérie avec ceux pratiqués dans d'autres pays. Selon Guitouni, le kilowattheure est facturé cinq fois moins cher qu'au Maroc pour la première tranche de consommation et encore 4 fois moins cher pour les gros consommateurs de la quatrième tranche qui ne sont pourtant pas dans le besoin. Il promet que cela doit changer, relevant qu'il n'y a pas de raison que celui qui consomme plus d'énergie ne paie pas plus. De son point de vue, les bas prix pratiqués, ajoutés à d'autres facteurs, sont à l'origine de la hausse de la consommation de l'énergie électrique. Pour faire face à cela, Sonelgaz doit produire plus d'électricité et, partant, consommer plus de gaz (gaz qui sert à la production de l'électricité). L'Algérie consomme entre 40 et 45 milliards de mètres cubes de gaz par an, dont 10 à 12 milliards de mètres cubes consommés par les ménages et 15 milliards de mètres cubes par les grandes entreprises. Le reste, à savoir environ 20 milliards de mètres cubes, sert à produire de l'énergie électrique. Et cela inquiète le gouvernement pour qui la disponibilité du gaz naturel constitue un autre défi à relever, les engagements contractuels qui lient le pays à des partenaires étrangers en dépendent. Le ministre a fait état d'un programme de production d'énergie renouvelable, qui sera lancé dans plusieurs régions du pays et qui visera la production de 22 000 mégawatts d'énergie propre. Pour M. Guitouni, ce programme devra réduire l'utilisation du gaz dans la production de l'électricité à 40%. Par ailleurs, il a rappelé que l'Algérie a produit, durant la période allant de 2000 jusqu'au début de l'année en cours, quelque 19 000 mégawatts d'électricité, ce qui a permis de tripler, durant ces deux décennies, la production d'électricité par rapport à la période allant de 1962 à 2000, ajoutant que son secteur compte 100 centrales électriques. Le ministre a insisté sur la rationalisation de la consommation de l'électricité, invitant Sonelgaz à sensibiliser les ménages au non-gaspillage de l'énergie et aux économies d'énergie, le but étant de préserver d'énormes quantités de gaz, de les exploiter en pétrochimie et d'en tirer de la valeur ajoutée. Youcef Salami