C'est durant la dernière semaine précédant la date butoir de dépôt des dossiers de candidature auprès du Conseil constitutionnel que le comité central de Talaie El-Houriat se prononcera sur la participation du parti à l'élection présidentielle. En attendant, la collecte de signatures bat son plein. "Nous allons rassembler à la fois les 60 000 signatures d'électeurs et les 600 parrainages individuels des élus nécessaires à la validation de la candidature d'Ali Benflis par le Conseil constitutionnel", a certifié hier, Khaled Dhina, membre du bureau politique de Talaie El-Houriat, chargé de la collecte des signatures pour le prochain scrutin présidentiel. "J'ai demandé que l'on vérifie d'abord au niveau local la validité des formulaires. Nous allons avoir un retour au courant de la semaine prochaine. Mais je peux dire déjà que dans certaines wilayas, nous avons dépassé les 1 500 signatures minimum exigées." Cet ancien membre du Conseil constitutionnel, ex-procureur général d'Annaba et ex-chef de cabinet au ministère de la Justice, rappelle qu'en 2014 Ali Benflis avait réussi à réunir le triple du nombre de signatures d'électeurs et d'élus exigées par la loi électorale. "L'avantage est qu'aujourd'hui, il y a derrière le candidat Benflis un parti structuré dans les 48 wilayas. Car en 2014, il fallait d'abord créer des directions de campagne à travers le pays avant de passer à la collecte de signatures. N'oublions pas aussi qu'Ali Benflis, en tant que personnalité politique, a aussi ses réseaux de soutien un peu partout." Le candidat de Talaie El-Houriat compte ainsi faire de cette opération de collecte de signatures, une large mobilisation préélectorale. "Ces signatures constituent des voix sûres", pense notre interlocuteur. Khaled Dhina énumère, toutefois, un certain nombre de difficultés rencontrées sur le terrain, liées à la légalisation des formulaires de souscription de signatures. Il cite le cas d'une note adressée aux notaires leur intimant l'ordre de déclarer quotidiennement aux services de wilaya, le nombre de formulaires légalisés et pour le compte de quel candidat. "Au niveau des APC, ce sont les mêmes pratiques. On continue à porter sur des registres les noms des personnes qui viennent légaliser leurs formulaires de souscription de signature. Au-delà de l'intimidation, cela porte atteinte au libre choix des citoyens", dénonce Khaled Dhina, qui regrette également que la loi électorale ne comptabilise pas les signatures des Algériens résidant à l'étranger. "Ali Benflis jouit d'un grand réseau de soutien au sein de la communauté algérienne à l'étranger. Nous ne pouvions pas les laisser en marge de cette opération. C'est pour cette raison que nous leur avons fourni symboliquement des formulaires. À ce niveau, nous avons rencontré le problème de la distance pour la légalisation des documents auprès des consulats et aussi celui de la non-maîtrise de la langue. Les formulaires de signature étant exclusivement en langue arabe." Nissa Hammadi