Résumé : En rentrant chez elle, Sabrina constate que sa mère avait pleuré. Son père avait appelé et fait remonter un tas de souvenirs. Halima regrette encore son passé. Ils étaient si heureux ensemble ! Hélas ! Le destin en avait décidé autrement. Elle se mouche bruyamment et poursuit : -Maintenant, il ne reste plus que des regrets de cette relation. -C'était votre destin, maman. Il était écrit que vous deviez vous séparer. Halima déglutit. -Parfois, lorsque nous ne trouvons plus rien pour justifier nos bêtises, nous endossons au destin toutes nos erreurs. Il a bon dos. Elle secoue la tête. -Non, Sabrina. Je suis bien la grande fautive dans cette rupture. Et tu en as largement payé les conséquences. Je t'ai séparée de ton père et je t'ai obligée à vivre loin de la chaleur d'une famille unie. La jeune fille sentit sa gorge se nouer. -Maman, ne te torture pas autant. Le passé est derrière nous. -Non. Détrompe-toi. Le passé remonte toujours. Il nous rappelle nos erreurs et nous torture. Alors les remords empoisonnent notre existence. -Que t'a donc dit papa, pour que tu te mettes dans un tel état ? Elle s'essuie les yeux et soupire. -Nous avons parlé de toi, puis de nous deux. -Papa veut sûrement que j'aille passer quelques jours de vacances au Sud. -Oui. Je pense que je devrais moi aussi penser à faire un petit voyage pour me changer les idées. -Pourquoi pas ? Cela te fera le plus grand bien. Mais... Et Riad ? Halima lève la main et l'interrompt. -Riad n'aura plus rien à faire dans ma vie. Je ne vais pas épouser un jeune premier et m'amuser à l'exhiber avec moi tel un trophée gagné dans une loterie. Sabrina n'en revenait pas. Halima poursuit : -Non, Sabrina. C'est ridicule de vouloir vivre hors du temps pour rattraper les années perdues. Nous devrions vivre chaque heure de notre vie dans l'intervalle de la période requise. Une femme de mon âge devrait plutôt penser à l'avenir de sa progéniture qu'au sien. Sabrina lui entoure les épaules. -Maman. Tu es encore jeune et belle, et tu peux espérer un parti bien meilleur. -Tu m'as ouvert les yeux sur une amère réalité, Sabrina. Je me suis conduite comme une idiote. Une adolescente qui rêve au prince charmant, alors que je devrais plutôt m'occuper de ton avenir. -On dirait que cette conversation avec papa avait quelque chose de bon. Halima se remet à pleurer. -Ton père est un homme bien, Sabrina. Athmane a tout fait pour sauver notre couple, mais aussi têtue que j'étais, j'ai tout raté. -Et maintenant. Que comptes-tu faire ? (À SUIVRE) Y. H.